Inflation, précarité… Les Restos du cœur lancent une 39e campagne compliquée
aide alimentaire•Les Restos du cœur doivent réduire le nombre des personnes accueillies car ils ne parviennent plus à faire face à l’afflux de demandes d’aide20 Minutes avec AFP
La précarité progresse en France, et certaines associations d’aide alimentaire ont de plus en plus de mal à répondre à la demande. C’est notamment le cas des nécessaires Restos du cœur, qui lancent leur 39e campagne de distribution alimentaire mardi. « La faim progresse, de plus en plus de personnes sont en difficulté en raison de l’inflation », a commenté auprès de quelques médias, dont l’AFP, Patrice Douret, président de l’association fondée par Coluche en 1985. La hausse des prix a atteint 4 % en octobre, selon les dernières données de l’Insee, celles de l’énergie (+5,2 %) et de l’alimentation (+7,8 %) restent fortes.
Les Restos du cœur reçoivent actuellement les demandes d’inscription des potentiels bénéficiaires de l’aide alimentaire pour la campagne à venir et « les tendances ne sont pas rassurantes » : « Entre 5 et 10 % des personnes accueillies l’hiver dernier se voient refuser l’aide alimentaire cette année » et « nous observons un nombre important de nouvelles personnes admissibles », a expliqué Patrice Douret.
Tous les profils concernés
L’incertitude plane sur le nombre de personnes qui seront accueillies cet hiver. Or, les Restos du cœur doivent réduire leur nombre car ils ne parviennent plus à faire face à l’afflux de demandes d’aide, d’un point de vue logistique, comme financier. L’association a accueilli 1,3 million de personnes en 2022-2023, contre 1,1 million lors de la période précédente. Et ces derniers mois, son budget pour les achats alimentaires, redistribués ensuite gratuitement aux bénéficiaires, a doublé à cause de l’inflation.
Mères célibataires, retraités, salariés aux emplois peu rémunérateurs, étudiants : cette hausse des demandes concerne tous les profils, dans tous les départements. « La moitié des personnes que nous accueillons ont moins de 25 ans, 40 % sont mineurs, et le taux de familles monoparentales (…) est le triple de ce qui existe dans la population moyenne », a détaillé Yves Mérillon, responsable pôle communication de l’association, sur RTL. Les ménages accueillis vivent avec moins de 550 euros par mois pour 60 % d’entre eux. Pour la première fois de leur histoire, les Restos du cœur ont baissé le niveau de revenu qui donne droit à l’aide alimentaire.
Chez les recalés, « il y a beaucoup de résignation, les gens savent qu’on n’est pas en capacité d’accueillir tout le monde », a précisé Patrice Douret. Ces personnes peuvent toutefois bénéficier des autres services de l’association, comme le don de vêtement ou l’accompagnement à la recherche d’emploi.
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