Un rapport défend le « droit de recevoir » des résidents en Ehpad

Ehpad : Un rapport préconise l’inscription d’un « droit de visite » aux résidents dans la loi

FIN DE VIELe rapport appelle de ses vœux la reconnaissance dans la loi d’un droit de visite « absolu » en Ehpad
20 Minutes avec agences

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Durant la pandémie de Covid-19, l’impossibilité de rendre visite – et dire adieu – à leurs proches en Ehpad a créé un traumatisme dans de nombreuses familles. Un rapport baptisé « Liens entravés, adieux interdits », publié ce mardi, appelle désormais à inscrire dans la loi le droit de visite dans les maisons de retraite pour éviter que cette situation « inhumaine » ne se reproduise.

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Des conséquences pour les résidents et leurs proches

A partir de mars 2020 et l’arrivée du Covid-19, les confinements et les gestes barrières n’ont pas épargné les Ehpad. Les visites ont été interdites et l’isolement en chambre s’est généralisé. Des familles se sont vues refuser l’accès à leurs proches en fin de vie ou n’ont pu les voir qu’à travers des vitres en plexiglas.

Les conséquences de ces mesures ont été « immenses », selon Laurent Frémont, coauteur du rapport commandé par l’exécutif. Ont été observés chez les résidents « un sentiment d’abandon, un repli sur soi, un refus de s’alimenter, et le ''syndrome de glissement'' », explique Laurent Frémont à l’AFP. « [Chez les familles], on a relevé des deuils traumatiques, des stress post-traumatiques, un sentiment très fort de culpabilité et d’abandon. »

Entériner un « droit absolu de visite »

Le juriste et fondateur du collectif « Tenir ta main », qui défend le droit de veiller sur ses proches hospitalisés, a participé à la rédaction du rapport qui propose une quinzaine de mesures sur le sujet. Parmi elles, l’instauration d’un « droit absolu de recevoir » pour le résident, une mesure d’autant plus urgente « qu’on constate encore aujourd’hui des restrictions de visites inappropriées », dénonce Laurent Frémont.

S’appuyant sur des dispositifs déjà en vigueur dans certains établissements, le rapport juge possible « de n’instaurer aucune limite horaire de visite » et de contrôler les entrées et les sorties via des codes et caméras. En cas de crise, les restrictions doivent « être proportionnées, limitées dans le temps, motivées précisément » et « accompagnées de modalités alternatives de visite », selon le rapport.

« Une sorte de barbarie »

Le rapport est accompagné de milliers de témoignages, recueillis dans le cadre de la mission de réflexion sur le droit de visite. « Certains témoignages révèlent une sorte de barbarie », souligne Laurent Frémont, qui dénonce également des « violations de liberté de conscience ». « Interdire à un conjoint d’aller assister son proche en fin de vie alors qu’il la réclame, c’est quelque chose d’inhumain. »

Le rapport préconise également l’obligation de formation aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie dans les Ehpad, ou encore la nomination d’un contrôleur général de lieux de grande vulnérabilité. Les auteurs appellent également à une reconnaissance officielle des manquements constatés via une journée de mémoire symbolique ou un lieu de recueillement spécifique pour « redonner un visage à ceux qui sont partis seuls ».