Alerte à la bombe à Grenoble : En deux jours, vingt-six menaces dans des lycées
MENACES•Un adolescent de 14 ans a été interpellé après des appels menaçants à son lycée au sud de Grenoble mais les auteurs des autres alertes restent pour l’heure inconnus20 Minutes avec AFP
Les menaces et évacuations se multiplient cette semaine dans les lycées de la région de Grenoble. En deux jours, au moins vingt-six alertes à la bombe ont été relevées. Seize établissements mercredi et dix mardi ont dû être évacués après la réception d’e-mails menaçants, pour certains plusieurs fois dans la même journée, a indiqué le rectorat de l’académie de Grenoble.
Un adolescent de 14 ans a été interpellé et placé en garde à vue mardi par les gendarmes après des appels menaçants à son lycée au sud de la ville. Repéré par sa ligne téléphonique, « le mineur a reconnu les faits […] sans pour autant les expliquer », explique le parquet dans un communiqué, ajoutant que l’adolescent avait fait l’objet d'« une mesure éducative judiciaire provisoire comprenant un suivi par un éducateur » jusqu’à sa comparution devant le tribunal pour enfants le 9 janvier prochain. Les auteurs des autres alertes restent pour l’heure inconnus.
« 99 % c’est rien… mais le problème c’est le 1 % »
Les alertes à la bombe infondées foisonnent depuis septembre dans l’ensemble du pays, mais rarement avec une telle intensité, qui perturbe les cours dans toute l’agglomération grenobloise.
« Il y a parmi les enseignants à la fois un ras-le-bol de ces messages dont on sait pertinemment que c’est bidon […] et une prise au sérieux de la menace » avec son lot d’inquiétudes, observe François Lecointe, secrétaire général Snes-FSU de Grenoble.
Au lycée André Argouges, 1.800 élèves, Alexis Reynaud, professeur de mathématiques s’interroge après quatre évacuations depuis mi-octobre : « devoir évacuer alors qu’on sait qu’à 99 % c’est rien… mais le problème c’est le 1 % ». Même les élèves qui trouvaient cela « marrant la première fois, en ont un peu ras le bol », constate-t-il.
Des procédures d’intervention raccourcies
Pour minimiser les perturbations, les procédures d’intervention ont été raccourcies, pour durer au maximum une heure trente. « On évacue, on garde les élèves à proximité », au lieu de les renvoyer chez eux et « la levée de doute est faite d’autant plus rapidement » que les différents acteurs ont gagné « en réactivité » au fil des signalements, affirme le rectorat.
Dans un communiqué diffusé mercredi avec le parquet de Grenoble, la préfecture rappelle que « tous les appels à la bombe font l’objet d’enquêtes systématiques » et que les auteurs « majeurs ou mineurs » seront poursuivis. Ils sont « en cours d’identification ». Depuis octobre, « trois salves » de menaces ont été observées, « essentiellement des mails qui pour la plupart ont la même teneur », dit-on au rectorat, sans précision sur leur contenu. Le syndicat Snes-FSU évoque des « mails type » parlant de l’abaya ou du soutien de la France à Israël.