Seconde guerre mondiale : Le mémorial de Richemont a bien été victime de la foudre, la thèse du vandalisme écartée
INTEMPERIES•Le conseil départemental avait dénoncé « haut et fort » vendredi un acte de vandalisme à l’encontre de ce monument qui rend hommage aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest, alors qu’il s’agissait en réalité des effets des intempériesMickaël Bosredon
L'essentiel
- Vendredi, le conseil départemental dénonçait un acte de vandalisme sur le mémorial de la ferme de Richemont à Saucats, érigé en la mémoire de treize jeunes résistants abattus en 1944 par la Gestapo et la milice française.
- La gendarmerie dans un premier temps, puis l’association Astronomie Gironde 33 au cours du week-end, avançaient de leur côté la thèse de dégâts causés par les intempéries qui ont suivi la tempête Ciaran dans la nuit de jeudi à vendredi.
- Ce mardi, le département se range finalement à cette théorie, admettant que c’est effectivement la foudre qui s’est abattue sur l’obélisque.
«Notre première réaction a été, il est vrai, très prompte, mais légitime dans un contexte où le vandalisme est présent, et au regard de la symbolique de ce site. » Contacté ce mardi par 20 Minutes, le conseil départemental de la Gironde reconnaît s’être trompé, après que le mémorial de la ferme de Richemont, à Saucats, a été retrouvé endommagé dans la nuit de jeudi à vendredi.
Très rapidement, vendredi matin, le département a publié un communiqué dénonçant « la profanation » de ce site érigé en mémoire de treize jeunes résistants abattus par la Gestapo et la milice française, le 14 juillet 1944, dans cette ferme de Richemont détruite à l’issue de ce combat qui a duré trois heures. Classé monument historique, le mémorial inauguré en 1953 se veut aussi monument aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest.
« L’obélisque a capté la foudre (…) provoquant un éclatement des zones couvertes par les dalles »
Mais dès vendredi, la gendarmerie, après s’être rendue sur place, remettait en cause la version du vandalisme, estimant que les dégâts étaient plutôt le résultat des intempéries suivant la tempête Ciaran, qui s’est abattue sur la façade atlantique. Durant le week-end, c’est l’association Astronomie Gironde 33 qui affirmait à son tour que c’est « la foudre qui a percuté le monument de plein fouet occasionnant des dégâts à sa base. »
« L’obélisque, de par sa structure en fer, a capté la foudre, laquelle a trouvé un chemin vers le sol rencontrant sur son périmètre une zone gorgée d’eau. L’énergie de l’éclair a vaporisé instantanément l’eau contenue dans le sous-sol, provoquant un éclatement des zones couvertes par des dalles. »
Travaux de consolidation
« Les premières personnes qui se sont rendues sur place vendredi se sont dit que ce n’était pas possible qu’il s’agisse de la tempête, au regard de la taille des pierres qui étaient tombées, explique ce mardi le conseil départemental, et l’hypothèse du vandalisme a été avancée. Mais, au regard de ces nouvelles informations, et d’autant plus qu’il a été confirmé qu’un impact de foudre s’est bien produit sur ce site, nous nous rangeons désormais à cette hypothèse, et avons suspendu notre dépôt de plainte. »
Le conseil départemental ajoute « qu’une entreprise spécialisée va être sollicitée, en lien avec la Drac, pour effectuer un diagnostic structurel approfondi, dans le but de consolider et restaurer l’ensemble du mémorial, pour lequel il existait déjà un projet de valorisation. »