ILS SONT là !Une vaste étude décortique les touristes en Paca

Tourisme en Paca : Allemands et Américains au top, Hollandais conformes, une vaste étude décortique les touristes

ILS SONT là !Menée pendant trois ans auprès de 40.000 touristes de la région Paca, cette vaste étude propose une radioscopie de la première industrie régionale, avec un focus sur la clientèle internationale
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • La région Paca vient de livrer les conclusions d’une importante étude menée sur le tourisme dans la région.
  • Pour y parvenir, 40.000 questionnaires ont été distribués aux touristes de passage dans la région et compilés avec les données des offices du tourisme.
  • A « 20 Minutes », nous vous livrons un focus sur les touristes étrangers (merci à leur porte-monnaie).

Chaque été, ils déboulent dans nos plages, villes et villages. Chaque été ? Non. Désormais, le tourisme en Paca se vit tout au long de l’année avec un équilibre étonnant : un quart de séjour pour chaque saison même si, en nombre de nuitées, l’été rafle encore la mise avec 35 % du volume global annuel.

Il s’agit là d’une des conclusions d’une vaste étude menée auprès de 40.000 personnes et commandée par le Comité ragional du tourisme il y a bientôt trois ans. Cette étude, sur laquelle la région compte s’appuyer dans les années à venir pour affiner sa stratégie touristique, propose un focus sur les 10,6 millions de touristes internationaux qui représentent 29 % des visiteurs mais pèse pour 45 % des retombées économiques (7,6 milliards d’euros). De quel pays viennent-ils ? Pour combien de temps ? Où ? Avec quel budget ? Pour quel bilan carbone ? A quelle période de l’année ? En somme, qui sont ces touristes que nous envie le monde ? Et qui sont les meilleurs élèves ? 20 Minutes fait le point.

Les Allemands en force, les Américains pleins aux as

Ils portaient des chaussettes avec leur claquette bien avant Jul, la hype en moins. Selon cette étude menée par la société BVA, les Allemands forment le premier contingent de touristes à venir en région Paca. Ils sont un peu plus de 1,3 million chaque année à venir en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Premier contingent donc, les Allemands sont aussi ceux qui restent le plus longtemps, avec une durée de séjour moyenne de 10,2 jours (contre 8,2 jours de moyenne pour l’ensemble de la clientèle internationale).

Autre atout de ces touristes : une dépense journalière élevée avec 80 euros de budget par personne. A ce jeu-là, seuls les Suisses (7 % des touristes internationaux, 102 euros par jour/pers), les Britanniques (9 % des touristes internationaux, 105 euros par jour/pers) et les Américains (8 % des touristes internationaux, 134 euros par jour/pers) font mieux. A l’inverse, les Hollandais (7 % des touristes internationaux) honorent leur réputation de pingres qui déboulent au camping le coffre plein de provisions achetées chez eux et se montrent de fait les moins dépensiers avec 74,7 euros par jour et par personnes.

Les Alpes et l’hiver, parents pauvres du tourisme international

Si l’ensemble des touristes, français et internationaux, s’étalent égalitairement ou presque sur toute l’année, les touristes étrangers, à l’exception des Espagnols (26 % des séjours en hiver), boudent l’hiver en Paca malgré ses stations de ski (et peut-être ses futurs JO d’hiver). Sans doute, ceux qui ne disposent pas de massifs enneigés chez eux, à l’inverse des Allemands, Suisses, ou Autrichiens, optent pour la Savoie ou d’autres sommets.

Ainsi, toutes saisons et nationalités confondues, les Alpes captent seulement 8 % des séjours touristiques, tandis que la Provence et la Côte d’Azur se partagent équitablement le reste du gâteau. De là à en déduire que les touristes étrangers viennent essentiellement et avant tout profiter des joies du bord de mer, il n’y a qu’un pas aisément franchissable.

Pour quel bilan carbone ?

Première pourvoyeuse du PIB de la région Paca, l’industrie touristique n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Cette étude s’est ainsi attachée à évaluer l’empreinte carbone des touristes selon leur origine géographique. Et sans trop de surprise, plus le pays d’origine des visiteurs est éloigné, plus leur empreinte carbone est élevée, le moyen de transport pesant pour près de la moitié des émissions de leur séjour.

Ainsi, une fois écrit que les touristes français, qui représentent 71 % des séjours (soit 26,1 millions de séjours), ont l’impact le plus important avec environ 1,9 million de tonnes de CO2 collectivement émises chaque année dans la région (soit l’équivalent d’un million de passagers dans des vols allers-retours Paris-New-York – en France, le total annuel des émissions de CO2 toutes activités confondues est de 316 millions de tonnes annuelles), suivent logiquement les 760.000 visiteurs américains qui rejettent pour un peu plus de 700.000 tonnes de CO2. Plus nombreux mais venant de moins loin, les Allemands représentent à peu près 230.000 tonnes de CO2.

Et donc, qui sont les « meilleurs » touristes ?

Cette vaste étude a également pour mérite de créer avec l’ensemble de ses données partiellement présentées dans cette étude, un « touriScore », indicateur du potentiel touristique de chaque nationalité en prenant en compte quatre critères : la répartition sur l’année des flux touristiques, leur diffusion en région (est-ce que ces touristes font profiter toutes les aires géographiques), leur potentiel économique (des touristes riches, c’est mieux tant qu’à faire), et leur empreinte carbone.

A ce jeu-là, ce sont encore une fois les Allemands qui gagnent. Suisses, Espagnols (merci à leur présence en hiver), Belges et Luxembourgeois sont aussi très bien notés tandis que les Américains payent leur empreinte carbone élevée (too bad). Notons que les Italiens, qui ont tendance à ne visiter que presque exclusivement la Côte d’Azur, ne figurent pas dans le peloton de tête. Pour recoller, il va falloir qu’ils s’aventurent au-delà de Saint-Tropez ou qu’ils se mettent au claquettes-chaussettes (mais ça, c’est trop leur demander).