Mais pourquoi le changement d’heure est-il toujours en place ?

Changement d’heure 2023 : Mais pourquoi recule-t-on encore nos montres ce week-end ?

Tic-TacDans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 octobre, le temps reculera d’une heure dans l’Hexagone, alors que les eurodéputés avaient voté la fin du changement d’heure saisonnier en 2019
Diane Regny

D.R.

Les Français vont pouvoir dormir une heure de plus dans la nuit de samedi à dimanche. A 3 heures du matin, il sera soudainement 2 heures. Si les marmottes s’en réjouissent, ce changement d’heure, rituel depuis les années 1980, devait pourtant s’arrêter. Mais alors, pourquoi continue-t-on à remonter nos montres (ou plutôt à laisser nos téléphones s’ajuster d’eux-mêmes) ? Que s’est-il passé ? 20 Minutes fait le point pour vous.

D’où vient ce rituel ?

Le changement d’heure, en hiver mais aussi en été, a été instauré en septembre 1975 en France. Il a suivi le choc pétrolier de 1973-1974 et, Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République, espérait que cette décision entraînerait à des économies d’énergie. Il s’agissait alors en réalité d’une réinstauration, puisque le gouvernement avait déjà mis en place cette mesure en 1916 pour faire des économies de charbon, avant de l’abandonner en 1944.

Le décret de Valéry Giscard d’Estaing, qui se voulait provisoire, est resté. Depuis près d’un demi-siècle, les Français changent d’heure deux fois par an. Ce changement saisonnier ne concerne toutefois pas les territoires d’Outre-mer, qui ne changent jamais d’heure (à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui se cale sur le Canada voisin). D’autres pays européens ont emboîté le pas à la France et le changement d’heure a finalement été harmonisé dans toute l’Union européenne en 1998, avec une mise en application en 2002. Depuis, dans les pays membres, le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d’octobre et celui à l’heure d’été, le dernier dimanche de mars.

Qu’en dit l’Union européenne ?

Pour celles et ceux qui espéraient éviter que la nuit ne pointe le bout de son museau une heure plus tôt en cette fin d’octobre, c’est raté. Et pourtant, le 26 mars 2019, les eurodéputés ont bien voté pour la suppression du changement d’heure saisonnier, à 410 voix pour et 192 contre. L’application devait se faire en 2021 et chaque Etat membre aurait dû s’aligner sur l’heure d’été ou l’heure d’hiver, selon son choix. Et ce, tout au long de l’année. Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé l’agenda. Le texte a été mis de côté et il n’est à présent plus question de toucher au rituel semestriel.

Est-ce vraiment la faute du coronavirus ?

Pas tout à fait. L’agenda de l’Union européenne a effectivement été bouleversé par la pandémie, ce qui a relégué la question du changement d’heure tout en bas de la pile des affaires à traiter. Les crises graves se multiplient depuis, de la guerre en Ukraine à celle qui oppose aujourd’hui le Hamas et Israël. Mais en plus d’avoir d’autres priorités, les Etats membres ont aussi de grandes difficultés à se mettre d’accord. Car si chaque pays pouvait choisir entre l’heure d’été et l’heure d’hiver, il aurait toutefois été plus pratique que tous se mettent d’accord. Or, le consensus est bien loin d’être atteint.

En France métropolitaine en tout cas, c’est l’heure d’été qui séduit le plus. Selon une consultation citoyenne réalisée par la Commission des Affaires européennes de l’Assemblée Nationale en 2019, 83,71 % des Français se disent pour la fin du changement d’heure deux fois par an. Et d’après ce sondage, 59,17 % des personnes interrogées souhaitent rester à l’heure d’été contre 36,97 % à l’heure d’hiver.