colèrePrès de 400 viticulteurs ont manifesté à la frontière franco-espagnole

Pyrénées-Orientales : Près de 400 viticulteurs ont manifesté à la frontière franco-espagnole

colèreLes manifestants s’en sont pris à des chargements de vin espagnol
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

L'essentiel

  • Des centaines de viticulteurs français ont tenu un barrage filtrant pendant près de trois heures, jeudi, sur l’autoroute A9, à la frontière franco-espagnole.
  • Les manifestants s’en sont pris à des chargements de vin espagnol.
  • La Confédération espagnole de transport de marchandises a dénoncé des « agressions totalement injustifiées », qui mettent en danger les chauffeurs.

Des centaines de viticulteurs français ont tenu un barrage filtrant pendant près de trois heures, jeudi, sur l’autoroute A9, à la frontière franco-espagnole, au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales), détruisant notamment le chargement de deux camions transportant du vin depuis l’Espagne. Les manifestants ont brûlé des pneus sur la voie et « contrôlé » les poids lourds arrivant d’Espagne, à la recherche d’importations de vin espagnol.

Après avoir jeté sur l’asphalte les cagettes de tomates d’un camion et y avoir mis le feu, ils ont vidé les chargements de vin de deux autres véhicules. Ils ont ensuite quitté les lieux, a précisé la préfecture des Pyrénées-Orientales, qui a recensé 380 manifestants. La mobilisation des viticulteurs s’est poursuivie avec une opération escargot, en direction de l’Aude, jusqu’à 16h30. Puis des manifestants ont brûlé des palettes et des pneus devant le centre des impôts de Narbonne (Aude) jusqu’à environ 17 heures.

« On n’a pas d’argent, pas de visibilité »

La Confédération espagnole de transport de marchandises (CETM) a dénoncé des « agressions totalement injustifiées, qui mettent en danger la sécurité des chauffeurs (…) et entraînent des pertes importantes pour le secteur », appelant à des suites judiciaires.

Selon le président du syndicat des vignerons des Pyrénées-Orientales, David Drilles, « c’est une révolte du bassin régional qui touche toute la région et même » la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. « On sort de quatre années d’aléas climatiques (…) On n’a pas d’argent, pas de visibilité (…) On n’en peut plus, a-t-il ajouté. On attend des prises en charge, des aides du type de celles qui ont été attribuées aux éleveurs. »

Le président du Syndicat des vignerons de l’Aude, Frédéric Rouanet, dénonce depuis des semaines « un cocktail explosif » de facteurs défavorables : une faible récolte à cause de mauvaises conditions climatiques, des charges qui augmentent avec l’inflation, le prix du vin qui ne suivent pas, d’autant que les importations par des négociants les font baisser.