Attentat à Arras : La Cimade refuse tout lien entre sa mobilisation et la mort de l’enseignant
attentat•La famille de Mohammed M. avait été soutenue par des collectifs d’aide aux migrants lorsqu’elle résidait à Rennes il y a dix ansElle a fini par réagir, par un communiqué national diffusé lundi soir. Accusée par certains d’avoir aidé la famille de l’assaillant du lycée d’Arras à rester en France, la Cimade s’est défendue dans un texte court partagé sur son site. En 2014, l’association d’aide aux migrants s’était mobilisée pour s’opposer à l’expulsion de la famille de Mohammed M., qui résidait alors près de Rennes. Un avion avait été affrété et avait emmené les parents et leurs cinq enfants à Paris, avant que l’ordre d’expulsion ne soit annulé par le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. Le 13 octobre, Mohammed M., 20 ans, s’est introduit dans le lycée Gambetta d’Arras (Pas-de-Calais) et a poignardé plusieurs personnes, tuant Dominique Bernard, un professeur de lettres de l’établissement.
Dans son communiqué, la Cimade s’érige d’abord contre ces « actes abominables » avant de se défendre. « La Cimade refuse de faire le lien entre ce drame et la mobilisation intervenue il y a dix ans au nom du respect des droits d’une famille. De même qu’elle refusera toujours de considérer les trajectoires des personnes prédictibles ou déterminées par des questions d’origine, de couleur de peau ou de religion. » En 2014, elle faisait partie des associations, avec RESF et le Mrap, du comité de soutien à cette famille venue d’Ingouchie, un territoire russe à domination musulmane.
Des menaces reçues et des réactions politiques
Après ces révélations, de nombreuses voix et notamment celles de l’extrême droite s’étaient élevées pour dénoncer ces soutiens. L’élu rennais Charles Compagnon a demandé la démission de plusieurs élus rennais qui avaient donné de la voix pour soutenir la famille M. « La Cimade dénonce par ailleurs la multiplication des informations erronées diffusées dans le débat public, par exemple le présupposé d’un lien automatique entre personnes étrangères, délinquance et terrorisme », rappelant que « plusieurs personnes impliquées dans des actes terroristes étaient françaises ».
Depuis ces révélations, plusieurs militants ont été la cible de menaces de mort. D’après Le Télégramme, un militant a été placé sous surveillance policière suite aux menaces reçues. Dimanche, le groupuscule d’extrême droite L’Oriflamme avait revendiqué le saccage de la façade des locaux du Parti communiste, qui avait diffusé un communiqué de soutien en 2014.