Grève du 13 octobre : Salle de sport, conciergerie, primes… Chez Lilly en Alsace, les salariés chouchoutés
Santé•A l’usine de production de Fegersheim (Bas-Rhin) du laboratoire pharmaceutique américain Lilly, les salariés bénéficient de nombreux avantages. Résultat : peu de manifestations…Thibaut Gagnepain
L'essentiel
- Des manifestations vont avoir lieur un peu partout en France ce vendredi 13 octobre. Des grèves contre l’austérité.
- Peu de salariés de l’usine de production du groupe pharmaceutique Lilly, située à Fegersheim (Bas-Rhin), devraient y participer.
- La raison ? Leur entreprise a mis en place de nombreuses mesures afin qu’ils se sentent bien au travail.
Il faudra bien les chercher dans les cortèges… Très peu de salariés de l’usine de production alsacienne du laboratoire pharmaceutique Lilly devraient participer à la grève de ce vendredi 13 octobre. « Moins de dix » sur les 1.200 collaborateurs du site de Fegersheim (Bas-Rhin) estimait jeudi la directrice des ressources humaines (DRH) Sandrine Fischer. Sans être surprise : en « vingt-six ans dans l’entreprise », elle n’a « pas mémoire » de mouvement social.
La réalité est légèrement différente : il y a bien eu un « débrayage d’avertissement » à l’été 2011 ainsi que des protestations et un débrayage de deux heures lors d’un grand plan de départs à la retraite en 2019. Mais pas de manifestation d’envergure donc. Les employés du groupe américain n’auraient-ils pas à se plaindre ? La multinationale tente en tout cas de l’éviter avec de multiples mesures en leur faveur.
« On rajoute tous les ans un peu quelque chose », reprend la DRH en citant la dernière nouveauté : une salle de musique aménagée avec l’aide du comité social et économique. Avec batterie, guitares et autres instruments accessibles à n’importe quel moment. Pour ceux qui préféreraient le sport après être passés par un des deux restaurants d’entreprises, direction l’espace santé bien être, appelé « B.Well ». Où des cours collectifs de pilates, yoga et autres sont proposés, en plus des différentes machines. Les moins motivés auront toujours la possibilité de se reposer sur des transats à l’extérieur, au rooftop ou autour d’un baby-foot…
« On essaie d’aménager des espaces un peu partout car le site est énorme », ajoute Sandrine Fischer qui peu, elle aussi, avoir accès aux services de conciergerie proposés. Un garagiste qui vient chercher votre voiture et la rapporte une fois la révision effectuée, une couturière, un cordonnier, un spécialiste de l’aiguisage de couteau… « Tout ça évite de se déplacer », résume la DRH. Pas de garderie pour les jeunes enfants en revanche. « Cela avait été évoqué il y a quinze ans mais on n’en ressent pas le besoin aujourd’hui. L’âge moyen des salariés est de 48 ans. Peut-être que ça reviendra. »
Comme le service de lavage du linge, supprimé après avoir un temps existé. Les mobilités douces, elles, n’ont jamais été autant encouragées. Les kilomètres à vélo depuis le domicile sont bien mieux payés que ceux en voiture. Et sur site, des bornes ont été aménagées pour les véhicules à batteries. « Avec une électricité moins chère que celle que chacun paierait chez soi », précise encore Sandrine Fischer en parlant justement de l’aspect financier. Un point non négligeable dans le ressenti des salariés…
« Primes d’équipe, intéressement et participation » sont versés « régulièrement » et « Lilly n’est pas connu pour mal rémunérer ses collaborateurs », d’après elle. « Mais ça ne fait pas tout. Quand on augmente quelqu’un, il est satisfait six mois mais ce n’est pas un sentiment pérenne. C’est aussi pour ça que nous avons mis tout le reste en place. » Ce qui n’empêche pas, néanmoins, quelques démissions, « dix à quinze par an ». Pour un taux d’attrition (de renouvellement) d’environ « 1 % », « largement inférieur à la moyenne nationale » proche des 15 %.
Tout sur la grève du 13 octobre« Les conditions de travail sont chouettes ici », résume la DRH, évidemment dans son rôle. Qu’en disent les quatre syndicats représentés ? Joint par 20 Minutes, le délégué CFTC n’a pas répondu. La CFE-CGC et la CGT, elles, ont finalement envoyé à 20 Minutes un communiqué (à lire en encadré).
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