InterdictionLa dissolution du mouvement catholique intégriste Civitas actée

Civitas : La dissolution du mouvement catholique intégriste actée par le gouvernement

Interdiction« Civitas considère les droits humains comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne », a notamment pointé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Civitas est accusé d’appeler à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force ». En réponse, le Conseil des ministres a acté la dissolution du mouvement catholique intégriste, a annoncé ce mercredi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

« Civitas considère les droits humains comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a énuméré le ministre lors de son compte-rendu du Conseil des ministres, critiquant également sa vision des LGBT+ comme « une communauté néfaste ».

Une déclaration profondément antisémite

Cette dissolution de l’organisation catholique intégriste, très présente sur les réseaux sociaux et dont l’idéologie proche de l’extrême droite flirte parfois avec la théorie du complot, a été proposée et défendue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Fondé en 1999, l'« Institut Civitas » s’inscrit alors dans une lignée traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l’évêque français Marcel Lefebvre).

Le mouvement sort de l’ombre en 2011 avec des actions spectaculaires contre plusieurs manifestations culturelles, notamment la pièce Golgotha Picnic de Rodrigo Garcia, qu’il juge « christianophobe ». En 2012 Civitas se mobilise activement contre le mariage pour tous, en dénonçant l'« homofolie ». En 2021 le mouvement participe à des manifestations contre le pass sanitaire. Mais c’est l’antisémitisme qui a marqué son dernier fait d’armes et provoqué le lancement de la procédure de dissolution, lorsque l’essayiste controversé Pierre Hillard a suggéré de revenir à « la situation d’avant 1789 » lorsqu’un Juif « ne pouvait pas devenir français ».