Tourisme à Marseille : « Cette année est un tournant », observe Provence tourisme
ILS SONT là !•Malgré « le trou d’air de début juillet », la fréquentation touristique de la métropole Aix-Marseille a continué de progresser par rapport à l’année 2022, déjà record. Seul bémol : les restaurateurs qui en profitent peuAlexandre Vella
L'essentiel
- Provence tourisme a dressé un premier bilan de la saison touristique à Marseille et dans sa métropole.
- Malgré le « trou d’air » de juillet et un cœur de saison relativement morose, l’année s’annonce encore excellente.
- Avec une tendance qui s’affirme année après année et qui ravit les acteurs : un étalement de plus en plus conséquent sur toute l’année de la présence des touristes.
«Nous sommes aidés par le dérèglement climatique », observe avec une satisfaction retenue Danielle Milon, la présidente de Provence tourisme. Aidé dans le graal d’un « tourisme quatre saisons » que visent tous les acteurs du secteur. « Cette année est un tournant », a même affirmé la présidente, également maire de Cassis, chic commune balnéaire située de l’autre côté des calanques de Marseille.
Car malgré « le trou d’air de juillet », lié, selon l’organisme de pilotage du tourisme, aux Unes sur la canicule et aux émeutes, « si l’on regarde de janvier à octobre, nous avons encore progressé », relève Danielle Milon qui ajoute : « bientôt nous ferons ces bilans en novembre », tant l’été indien s’étale désormais.
Dans le détail, la fréquentation du « cœur de saison estivale », à savoir juillet-août, a reculé de 4 % par rapport à 2022, année de tous les records. Mais cette tendance à des mois de juillet en demi-teintes ne date pas d’hier. « C’est quelque chose qui s’est installé au fil des années. Souvent en juillet et août les massifs forestiers et les calanques sont fermés au public (pour prévenir les risques incendies). Alors que juin et septembre… ».
Les restaurateurs en berne
Cette année, l’avant-saison a été « fantastique ». Et l’arrière-saison, portée par la coupe du monde de rugby et la venue du pape François, est du même acabit. A ce propos, Provence tourisme a eu les remontées des chiffres liés à ces deux événements. Ainsi le week-end du 8 au 10 septembre durant lequel se déroulaient deux matchs de la coupe du monde de rugby (Angleterre-Argentine et Afrique-du-Sud- Ecosse), ce sont 28.000 nuits supplémentaires en locations saisonnières (hors hôtel) qui ont été comptabilisées. Dans l’ensemble la fréquentation touristique lors de ce week-end a été supérieure de 20 % à celle du 13 août, pic de la saison estivale.
De même, les 21, 22 et 23 septembre, jours de la venue conjuguée à Marseille du pape François et de l’équipe de France de rugby pour affronter la Namibie au Vélodrome, les nuitées touristiques réservées par des Français ont bondi de 41 % par rapport à la même date de l’année précédente.
Mais dans ce tableau aux voyants tous au vert, reste un bémol. « La baisse du pouvoir d’achat et l’inflation ont eu des répercussions très importantes sur la restauration ». 46 % d’entre eux estiment la saison mauvaise, selon un sondage commandé par Provence tourisme, pendant que 85 % de l’ensemble des professionnels ont jugé la fréquentation bonne. Reste à voir si l’effet « quatre saisons » peut profiter aux restaurateurs, notamment pour le tourisme de Noël, désormais dans le viseur de l’agence de promotion du territoire, autour d’un triptyque identitaire crèche, santons, pétanque.
En 2022, 8 millions de touristes ont été recensés dans la métropole. Marseille capte à elle seule entre 30 et 35 % de cette manne.