C’est quoi ces « gendarmeries mobiles » annoncées par Emmanuel Macron ?

Sécurité : C’est quoi ces « gendarmeries mobiles » annoncées par Emmanuel Macron ?

maillageLe chef de l’Etat a annoncé ce lundi la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie, dont plus de la moitié seront « mobiles » et se déplaceront dans un camion high-tech
Gendarmerie : Macron annonce 238 nouvelles brigades #shorts
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le président de la République en avait promis 200 avant sa réélection, ce sont en fait 238 nouvelles gendarmeries – fixes ou mobiles – qui vont voir le jour sur tout le territoire. Emmanuel Macron a dévoilé ce lundi, lors d’un déplacement dans le Lot-et-Garonne, la carte de ce « réinvestissement (…) historique » de la France rurale ou semi-rurale par les forces de l’ordre. Un redéploiement destiné, selon l’Elysée, à compenser les plus de 500 brigades supprimées entre 2007 et 2016.

En dehors de Paris, tous les départements accueilleront entre une et quatre brigades nouvelles, ainsi que les territoires d’outre-mer. Sur les 238 brigades qui verront le jour entre novembre de cette année et 2027, 93 seront fixes tandis que 145 seront mobiles, ces dernières constituant la vraie nouveauté logistique de ce plan. Comment vont-elles fonctionner ?

Un camion suréquipé au plus près des habitants

Elles seront dotées d’environ six gendarmes chacune, qui se déplaceront en camion. Ces camionnettes sont des « bijoux de haute technologie », font valoir les autorités. Et Emmanuel Macron a insisté sur leur « capacité à aller recueillir la plainte au plus près du terrain » et à se rendre « dans des zones qui étaient plus délaissées que d’autres par manque d’effectifs ».

« Les gens ont besoin de votre présence parce qu’elle rassure, parce qu’elle dissuade, parce qu’elle accompagne », a souligné le président s’adressant aux gendarmes, après avoir fait une patrouille avec la brigade locale. L’équipage a notamment fait halte à Clairac, où la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est arrivée en tête du second tour de la présidentielle en 2022 avec 53 % des voix, et qui va donc voir débarquer une des 145 brigades mobiles. « A chaque fois que nos compatriotes ont le sentiment que l’efficacité n’est pas au rendez-vous, que la République n’est pas assez présente ils peuvent se tourner vers les extrêmes », a plaidé Emmanuel Macron, tout en assurant qu’il s’agissait avant tout d’une « réponse à l’insécurité ».

Au total, ces brigades fixes ou mobiles, entraîneront la création de 2.144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8.500 créations d’effectifs de forces de l’ordre annoncés par le gouvernement d’ici la fin du quinquennat.

Le patron de LR Eric Ciotti a d’ailleurs salué lundi la création d’une brigade à Tourrette-Levens, dans son département des Alpes-Maritimes. Même satisfecit du patron des députés communistes André Chaissaigne, avec l’instauration d’une brigade mobile à Thiers (Puy-de-Dôme).

Une réponse aux émeutes urbaines la semaine prochaine

Même si la majorité des actes de délinquance sont commis dans les villes les plus peuplées, les forces de l’ordre ont localisé en 2021 dans les communes rurales, où vit un tiers de la population métropolitaine, « près du quart des violences sexuelles et intrafamiliales ou des cambriolages enregistrés ». Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs évoqué une spécialisation d’une « partie des brigades dans les violences intrafamiliales ».

Le chef de l’Etat, qui a promis cet été « l’ordre, l’ordre, l’ordre » après les émeutes urbaines qui ont agité la France, a estimé que cette stratégie « contribuera à y répondre ». Mais l’exécutif « reviendra dans les semaines qui viennent sur les émeutes » avec d’autres réponses, notamment le 9 octobre lors du comité interministériel des villes.