Vosges : « Les amendes, ça arrive »… On a discuté avec le champion de France des routiers
POUET POUET CAMION•Le Vosgien Rémi Krembser, conducteur routier depuis une douzaine d’années, est devenu champion de France de la spécialitéThibaut Gagnepain
L'essentiel
- Le champion de France des conducteurs routiers est vosgien. Il s’appelle Rémi Krembser.
- Comment gagne-t-on ce titre ? Est-il irréprochable sur la route ? 20 Minutes a voulu lui poser quelques questions.
- « Mon grand-père était déjà routier et mon père aussi », sourit l’intéressé, qui adore son métier.
La question devait lui être posée. Alors, double-t-il d’autres poids lourds sur l’autoroute quitte à créer des bouchons et à agacer les automobilistes ? « Oui, moi aussi », répond Rémi Krembser. Mais le nouveau champion de France des conducteurs routiers précise vite : « Le souci, ce n’est pas le camion qui double, c’est celui à droite. C’est souvent à lui de lever un peu le pied pour que le dépassement se déroule bien. Moi je le fais. »
Tous ne sont pas comme lui… et tous n’ont donc pas remporté le « Trophée des routiers » 2023. La finale avait lieu la semaine dernière à Monchy-Saint-Eloi, dans l’Oise, dans un centre de formation de la profession. Le salarié de l’entreprise Mauffrey, où il se gare au siège à Saint-Nabord (Vosges), y était qualifié comme 16 autres concurrents. Tous vainqueurs de sélections régionales.
Mais c’est bien le natif de Remiremont, 31 ans, qui est reparti avec la palme, un camion miniature forcément et surtout « un chèque de 2.000 euros dans une agence de voyages ». Comment a-t-il fait ? « Il y avait trois épreuves », détaille-t-il. « Une première de manœuvre, où il fallait être le plus précis et le plus rapide possible pour que notre remorque vienne en contact avec un faux quai ; une deuxième d’écoconduite pendant trente minutes, où j’ai consommé 33,4 litres ; et enfin un questionnaire de 20 questions en tous genres. »
Après cinq heures d’efforts, Rémi Krembser était déclaré vainqueur et se voyait récompensé au Ministère des Transports. Puis à son retour au milieu de ses collègues. « C’est sûr que j’ai été bien accueilli », s’amuse l’intéressé, sans cacher sa « fierté ». « Je suis encore plus content pour ma société, ça fait un peu de pub », ajoute-t-il de façon très corporate avec Maufrey, son premier et unique employeur depuis 2011. Le garçon sortait alors d’études « de mécanique et ils m’ont pris ».
Routier de père en fils
Le choix des poids lourds n’était alors pas vraiment anodin… « Mon grand-père était déjà routier et mon père aussi », sourit le Vosgien, qui adore son métier. « C’est la liberté, l’indépendance. Il y a des horaires à respecter mais on est notre propre chef dans le camion ». Ce qui peut conduire, parfois, à quelques petits excès. Comme des contraventions ? « Les amendes, ça arrive même aux meilleurs oui et j’ai déjà eu des petits accrochages, rien de grave. »
Pas de quoi l’empêcher de repartir. Avec sa remorque bâche, il devait prendre la route de la Bretagne cette semaine. Ne cherchez pas son prénom sur les petites pancartes que certains posent sur leur tableau de bord, ni son nouveau titre. « Je n’ai pas de plaque et je n’en mettrai pas », assure Rémi Krembser. Mais il ralentira légèrement si un collègue le double…