Carburants : Borne reçoit les distributeurs pour obtenir la vente « à prix coûtant »
PRESSION•L’exécutif avait dans un premier temps demandé aux distributeurs de vendre à perte, mais Emmanuel Macron a annoncé dimanche l’abandon de cette idée20 Minutes avec AFP
La partie de bras de fer continue sur le prix des carburants, avec en toile de fond la question du pouvoir d’achat des Français. Malgré un rétropédalage sur la vente à perte, le gouvernement maintient la pression sur les distributeurs en les réunissant ce mardi à Matignon pour leur demander de vendre « à prix coûtant » et alléger ainsi la facture à la pompe, mais sa marge est étroite.
« Chacun doit prendre sa part », a insisté Elisabeth Borne qui a convié raffineurs, distributeurs et fédérations professionnelles rue de Varenne à 17h30 dans le but de « faire la transparence sur leurs marges et demander leur réduction ».
Un impact qui risque d’être « assez marginal »
Emmanuel Macron avait annoncé dimanche l’abandon de l’idée de vente à perte, rejetée par l’ensemble des distributeurs, et chargé sa Première ministre de réunir « cette semaine » les représentants de la filière. Pourtant de l’aveu même des acteurs du secteur, l’impact de la vente à prix coûtant risque d’être « assez marginal », étant donné qu’elle est déjà pratiquée par les enseignes et que la grande distribution vend les carburants avec des marges de « quelques centimes », rappelle Patrice Geoffron, professeur à l’université Paris-Dauphine et directeur de l’équipe énergie-climat.
La tenue de cette rencontre, au lendemain d’un Conseil de planification écologique, illustre une nouvelle fois la difficulté de l’exécutif à concilier réduction des émissions polluantes et préservation du pouvoir d’achat grevé par la flambée des prix des carburants fossiles. Sur le pouvoir d’achat, « l’écologie est la réponse », a ainsi répondu Emmanuel Macron dimanche, mais tout en affirmant que « la bagnole, (…) moi je l’adore ».
L’idée de vente à perte n’aura donc vécu qu’une semaine après son annonce par la Première ministre, accueillie avec circonspection voire réticence y compris au sein de la majorité. Le gouvernement va chercher à faire oublier au plus vite ce revers ce mardi. « Monter le ton » auprès de la grande distribution, réputée coriace dans les négociations, « est d’autant plus efficace que c’est crédible », estime d'ailleurs un conseiller ministériel.
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