SECOURSComment les drones sont devenus des alliés indispensables aux pompiers

Comment les drones sont devenus des alliés indispensables aux pompiers

SECOURSEn Ille-et-Vilaine, une nouvelle équipe spécialisée de reconnaissance et d’intervention de drone vient d’être installée pour aider le commandement dans sa prise de décision
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • À l’instar des policiers ou des gendarmes, les pompiers ont de plus en plus recours aux drones pour les aider dans leurs interventions.
  • En mer, ces engins téléguidés se révèlent un outil précieux pour localiser des personnes portées disparues.
  • Ils apportent aussi de nombreuses informations, permettant de mieux coordonner les moyens à chaque intervention.

Le premier message fait état d’un plaisancier tombé à l’eau. Nouvelle alerte quelques minutes plus tard pour un homme parti en paddle et qui n’a plus donné de nouvelles. Pour les sapeurs-pompiers en poste sur le littoral breton, ces deux situations d’urgence n’ont rien d’exceptionnel. Mais ce vendredi matin, pas de panique car il s’agit simplement d’un exercice organisé au Minihic-sur-Rance, commune des bords de Rance située entre Dinard et Dinan.

En Ille-et-Vilaine, douze sapeurs-pompiers ont été formés pour piloter des drones.
En Ille-et-Vilaine, douze sapeurs-pompiers ont été formés pour piloter des drones. - J. Gicquel / 20 Minutes

À bord d’un canot pneumatique, l’équipe des plongeurs est bien sûr de la partie pour ratisser la zone. Dans les airs, l’hélicoptère Dragon 50 de la Sécurité civile basé à Granville (Manche) les assiste d’ordinaire dans cette tâche. Mais cette fois, ce sont deux drones qui survolent le fleuve côtier, pilotés à distance depuis la terre ferme par deux sapeurs-pompiers. « Ça se manie assez facilement mais il faut être très vigilant pour ne pas le perdre de vue », indique l’adjudant-chef Hervé Abraham, les yeux rivés sur son écran de contrôle.

Un gain de temps pour quadriller des grandes surfaces

Comme lui, onze autres sapeurs pompiers d’Ille-et-Vilaine ont été formés par leurs collègues du Finistère pour piloter ces engins volants. Ils constituent depuis juin l’équipe de reconnaissance et d’intervention par drone, le RID. Une nouvelle équipe spécialisée au sein du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) qui peut être engagée à tout moment et sur tout type d’intervention. « L’usage de drones devient désormais fréquent pour des feux de forêts, des inondations ou des recherches de victimes », détaille le lieutenant-colonel Joël Bouly.

A terre, le poste de commandement reçoit en direct les images filmées par les drones.
A terre, le poste de commandement reçoit en direct les images filmées par les drones.  - J. Gicquel / 20 Minutes

Pour des secours en mer, le drone se révèle en effet une aide particulièrement précieuse pour permettre aux sapeurs-pompiers de localiser rapidement la victime. « Cela nous permet de quadriller une grande surface en très peu de temps », souligne le commandant Philippe Rosquin. Pendant l’exercice, l’un des drones assure cette mission tandis que l’autre est stationné au-dessus de l’équipe de plongeurs pour assurer leur sécurité.

Certains drones capables de larguer des gilets de sauvetage

À terre, un poste de commandement mobile déployé sur le terrain reçoit en direct sur un grand écran les images filmées « Avant chaque intervention, nous avons besoin du maximum d’informations possibles, indique le lieutenant-colonel Joël Bouly. On doit ensuite les traduire pour avoir les renseignements les plus précis afin d’engager les moyens les plus adéquats. »

Outil d’aide à la décision, le drone peut également permettre de sauver directement des vies en mer. En Espagne par exemple, certains modèles sont ainsi équipés pour larguer des gilets de sauvetage aux personnes en difficulté, leur permettant de rester la tête hors de l’eau avant l’arrivée des secours. « On n’en est pas encore là ici mais l’usage des drones va rapidement se démocratiser », promet le lieutenant Vincent Hamon, référent RID du Sdis 35.