MobilitésDes aides financières et une plateforme pour les covoitureurs à Strasbourg

Strasbourg : Bientôt des incitations financières et une plateforme pour les covoitureurs

MobilitésUn trajet gratuit pour les passagers et des aides jusqu’à 150 euros par mois pour les conducteurs… L’Eurométropole souhaite accélérer sur le covoiturage
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • A partir de mi-novembre, les travailleurs qui covoitureront en direction du bassin d’emploi de Strasbourg seront aidés financièrement.
  • Tous devront s’inscrire via une plate-forme que va lancer l’agglomération strasbourgeoise. Puis chaque passager ne paiera pas son trajet, alors que le conducteur pourra avoir une aide maximale de 5 euro par trajet par passager transporté.
  • « Attention, il y aura un plafond mensuel de 150 euros », précise Alain Jund, le vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités.

Des voies dédiées avec un panneau bizarre… et bientôt des aides financières. Comme la plupart des métropoles françaises, Strasbourg cherche à encourager le covoiturage. Avec donc un atout de poids, cette aide au portefeuille de ses utilisateurs.

« On a vu avec d’autres exemples ailleurs que ce type d’incitation était nécessaire au démarrage, sinon ça ne prenait pas », justifie Alain Jund, le vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités. « A environ deux euros le litre de carburant, les gens qui font plusieurs dizaines de kilomètres pour aller travailler doivent trouver une réponse. D’autant plus qu’il y a en moyenne 1,3 personne par véhicule… »

Afin de les remplir, l’agglomération alsacienne va donc lancer une plate-forme « à la mi-novembre ». Son nom n’est pas encore connu mais c’est sur celle-ci que la mise en relation entre passagers et conducteurs se passera. Puis chacun y gagnera : les premiers ne paieront rien tandis que les seconds se verront être récompensés selon le nombre de kilomètres parcourus.

« De 5 à 15 km, le conducteur recevra une aide de 1,50 euro par trajet et par passager ; entre 15 et 50 km, ce sera 10 centimes supplémentaire par kilomètre. Rien au-delà de 50 km, et rien en dessous de 5 km », détaille l’élu, qui veut aussi éviter que les vélos, bus et trams soient délaissés. « C’est vraiment un travail dans la dentelle pour permettre aux personnes qui n’ont pas accès aux transports en commun de mutualiser leur voiture ou de monter dans celle de quelqu’un d’autre. »

« Un plafond mensuel de 150 euros »

Avec, d’après des calculs rapides, jusqu’à 5 euros par trajet pour les conducteurs. « Attention, il y aura un plafond mensuel de 150 euros », s’empresse de préciser Alain Jund en ajoutant qu’une « logistique par rapport à la fraude » sera également mise en place. Le budget n’est pas illimité : l’Eurométropole a prévu au total 200.000 euros pour les deux ans que durera l’expérimentation. Des aides de l’état sont aussi prévues, comme peut-être celles d’autres intercommunalités alentour.

D’ici mi-novembre, l’agglomération strasbourgeoise planche sur des « itinéraires organisés », qui devraient mener aux principales zones d’activités hors du centre-ville. Comme le parc d’innovation d’Illkirch-Graffenstaden, l’espace européen de l’entreprise à Schiltigheim etc. De quoi, éventuellement, créer de nouveaux réflexes chez les automobilistes…