Si le télétravail s’est démocratisé, voire généralisé dans certains secteurs, durant la crise du Covid-19, la France n’a pas adopté cette organisation sur le long terme. Selon une récente étude de l’institut Ifo et d’Econpol Europe, notre pays est même un de ceux où on pratique le moins le télétravail dans le monde.

L’étude a été menée sur un échantillon de 42.400 personnes travaillant dans 34 pays développés. A l’échelle mondiale, les employés pratiquent 0,9 jour de télétravail hebdomadaire en moyenne. En France, les salariés ne travaillent depuis leur domicile que 0,6 jour par semaine.

Le Royaume-Uni, champion européen

Cette moyenne française est aussi bien en dessus de celle de nos voisins européens. Au Royaume-Uni, les salariés ont 1,5 jour de télétravail par semaine, tandis qu’en Allemagne et aux Pays-Bas, le chiffre atteint une journée entière. Pour ce qui est des Italiens, leur moyenne de télétravail est proche de la nôtre, à 0,7 jour.

Cela ne veut toutefois pas dire que les salariés français sont opposés au fait de travailler chez eux, bien au contraire. Les Français interrogés dans le cadre de l’étude aimeraient bénéficier de 1,4 journée de télétravail hebdomadaire. Ils ont estimé que cette organisation leur permet de gagner du temps, de l’argent et de la flexibilité dans leurs tâches professionnelles.

Une question de management

Reste que les travaux ont montré que le télétravail, souvent mentionné par les futurs salariés lors de leur embauche, est perçu comme une contrainte pour les employeurs. Ce manque d’engouement des décideurs pourrait s’expliquer par les spécificités du management européen et français. « On a développé un modèle de management très présentéiste avec une organisation très contrôlée », a analysé le vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH) Benoît Serre, cité par Capital.

Pour autant, la France est loin d’être le dernier pays du classement. Si les pays anglo-saxons sont les plus grands adeptes du télétravail, les pays asiatiques n’en sont à l’inverse pas friands. Les salariés des entreprises japonaises et sud-coréennes travaillent par exemple respectivement à leur domicile 0,5 et 0,4 jour chaque semaine.