Canicule : 41 °C par endroits… On vous dit tout sur l’intense vague de chaleur qui s’amorce
chaud devant•Un dôme de chaleur s’installe sur la France jusqu’en milieu de semaine prochaine. Lors de cette vague de chaleur plutôt tardive, les températures vont aller crescendo, en particulier dans le SudHélène Ménal
L'essentiel
- Des pointes possibles à 41°C à l’ombre dans le Sud, un mercure qui grimpera un peu plus chaque jour. La France fait face à l’épisode de chaleur le plus intense de l’été.
- Il n’est pas si fréquent d’atteindre de telles températures passé le 15 août et des records pourraient à nouveau être battus.
- 20 Minutes fait le point alors que le phénomène devrait atteindre son pic mardi puis s’effacer à partir de jeudi.
S’il vous reste encore quelques jours de vacances, essayez de les passer en Bretagne ou sur les côtes de la Manche. Parce qu’ailleurs dans l’Hexagone – et plus particulièrement au sud d’une ligne allant de l’estuaire de la Gironde à l’Alsace – se profile l’épisode caniculaire le plus intense de l’été avec l’arrivée d’un dôme de chaleur, autrement dit « une vaste zone anticyclonique à tous les étages de l’atmosphère » qui, un peu à l’image d’une pompe à vélo, « emprisonne l’air déjà chaud et le réchauffe encore par compression ».
La température va s’accroître au cours de la fin de semaine pour atteindre un pic d’intensité en début de semaine prochaine, lundi ou plus probablement mardi. Douze nouveaux départements basculent en vigilance orange canicule dès ce vendredi, en plus des sept qui suffoquaient déjà. Et 21 autres seront en vigilance jaune canicule. La Première ministre Elisabeth Borne a activé jeudi après-midi une cellule interministérielle de crise.
A quelles températures s’attendre ?
Ce jeudi, le mercure a déjà atteint les 33 à 36 °C dans les plaines du Sud-Ouest, 34 à 37 °C dans l’intérieur de la Provence et les températures sont restées « raisonnablement » inférieures à 30 °C dans le Nord. « Mais vendredi, la chaleur va remonter plus au nord et va nettement s’accentuer dans le sud, explique Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France. On attend dans le Sud-Ouest, mais également dans la vallée du Rhône et la Provence, des valeurs de 34/37 °C, localement 38 °C ». L’Alsace devrait aussi suffoquer. Samedi, un cran supplémentaire sera franchi en Provence avec des pointes attendues à 39 °C.
⚠️🌡️ Fortes #chaleurs
— Météo-France (@meteofrance) August 17, 2023
En cette fin de semaine, températures mini et maxi montent d'un cran (seules côtes de Manche et Bretagne conserveront des T°C max. < à 30°C).
Voici les températures max. attendues jusqu'à dimanche ⤵️
🟠#vigilanceorange #canicule
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Tout va aller crescendo dimanche, où la chaleur va pousser à nouveau sa corne vers le nord et le nord-est et déclencher une vraie fournaise dans le Sud : les 40 °C à l’ombre pourraient être atteints à la fois dans le Sud-Ouest, en Languedoc-Roussillon et dans le sud de la Provence avec des pointes possibles à 41°C. « Le pic de cet épisode est attendu entre lundi et mercredi », précise la spécialiste, qui table sur une dégradation orageuse rafraîchissante jeudi, encore à confirmer.
Est-ce exceptionnel ?
La canicule en plein mois d’août, rien de nouveau sous le soleil diront les plus pragmatiques. Et pourtant, un tel épisode, aussi intense, n’est pas si fréquent passé le 15 août. « Depuis 1947, on recense 46 vagues de chaleur observées donc 10 ont démarré au cours d’un mois d’août et parmi elles six après un 15 août », indique Lauriane Batté, climatologue à Météo-France. Ces six épisodes tardifs ont tous eu lieu au XXIe siècle. En 2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017. Mais la tendance n’étonne pas du tout les scientifiques dans un contexte de réchauffement climatique avec des modèles qui prévoient que le nombre de vagues de chaleur estivale pourrait être multiplié par neuf d’ici 2100.
Le record de 2012 pourrait tomber
Le thermomètre-étalon utilisé en France est « l’indicateur thermique national », une moyenne des températures dans 30 stations représentatives réparties sur tout le territoire. Il a atteint son maximum après un 15 août, soit 26,4 °C le 19 août 2012. « Selon les dernières prévisions, l’indicateur pourrait atteindre plus de 27 °C durant la journée de mardi ce qui constituerait une valeur inédite de chaleur pour une fin d’été météorologique », souligne Météo-France. Vivement jeudi prochain.
Quel numéro appeler pour obtenir des conseils ?
Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, et la ministre des Solidarités, Aurore Bergé, ont annoncé ce jeudi soir activer dès demain, vendredi, le numéro vert régulièrement activé lors de fortes chaleurs Canicule Info service : 0800 06 66 66. Le numéro est joignable gratuitement de 9 heures à 19 heures. Ce numéro dédié « permet d’obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage, en particulier les plus fragiles et pour adopter les bons réflexes », selon les ministères de la Santé et des Solidarités. Des messages de prévention seront diffusés à la télé et à la radio.
« Nous devons collectivement être extrêmement vigilants face à cet épisode de canicule, qui arrive plus tard cet été et qui s’annonce comme le plus chaud de la saison estivale », a, pour sa part, souligné le ministre dans un communiqué, ajoutant que « la protection des plus fragiles nous concerne tous ».
De potentielles baisses de production nucléaire
EDF envisage de réduire la production de ses centrales nucléaires du Bugey (Ain) et de Tricastin (Drôme), à compter respectivement de samedi et dimanche. « En raison des prévisions de températures élevées sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Bugey à partir du 19 août 2023 », indique EDF dans les informations légales publiées sur son site internet. Le même type de message est diffusé pour la centrale de Tricastin « à partir du 20 août ».
Notre dossier sur la caniculeLa centrale du Bugey, qui compte 4 réacteurs de 900 MW chacun, avait déjà fait en juillet l'objet de messages de ce type. A la mi-juillet, les fortes températures avaient conduit à arrêter le réacteur Bugey 3, pour des raisons cumulées de « contraintes environnementales et d'une faible demande en électricité », selon un porte-parole. Et pour rappel, l'activité des centrales, qui pompent l'eau des rivières adjacentes (ou en mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude dans le milieu, est encadrée par des seuils d'échauffement et de débit de ces cours d'eau à ne pas dépasser. Ces seuils sont propres à chaque centrale et visent à protéger la faune et la flore.
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