Et si le camping avait « des effets positifs sur les hormones » ?

« A quatre dans la même tente ! »... Côté libido, le camping fait viser plus haut

ÇA VOUS TENTE ? (4/7)Au mois d’août, on mise sur le réchaud, les toilettes sèches (ou pas), la drague au coin du feu ou à la soirée disco et sur Patrick 3.0. Bref, en août, « 20 Minutes » vous parle du « camping » nouvelle version
Cécile De Sèze

Cécile De Sèze

L'essentiel

  • Symbole absolu des vacances populaires, le camping a pu pâtir d’une image beauf, dénigré par les snobs. Mais depuis quelques années, il a profondément évolué, entre déconnexion, autogestion et influences audiovisuelles.
  • En plusieurs épisodes, 20 Minutes retrace les mutations d’un mode de vacances plébiscité par des millions de Français chaque été.
  • Dans ce quatrième épisode, des lecteurs de 20 Minutes racontent leurs plus folles anecdotes sexuelles sous la tente.

Les différentes modes de camping évoluent, mais s'il y a une chose immuable, c'est bien le sexe sous la tente. Que l’on soit acteur ou auditeur, les relations sexuelles en mobile home, dans les toilettes partagées ou à la belle étoile, laissent des marques. « J’étais animateur de colonie de vacances… Avec une autre animatrice, on engage une petite séance de massage du dos et cela s’est terminé par un massage sexuel mutuel dans la tente lors d’un bivouac… Excellent souvenir », se remémore avec délectation Markus 42 ans, qui témoigne pour 20 Minutes.

Une libido portée par la nouveauté

En effet, plusieurs facteurs entrent en jeu lors du camping et favorisent la libido. Il y a déjà cette idée du manque d’intimité qui peut inspirer à certains un désir plus pressant. C’est ce qu’explique à 20 Minutes Aurore Malet-Karas, docteur en neurosciences et sexologue : « C’est un lieu à part, surtout sous la tente où la question de l’intimité n’est pas garantie de la même manière qu’à la maison, il n’y a pas de vrais murs, il y a donc la question du bruit lorsqu’on se déplace dans la tente, qu’on se glisse dans le duvet de l’autre », sans oublier les bruits liés au plaisir. D’autant que ça change de la routine. « C’est stimulant car le cerveau aime la nouveauté, ça peut être excitant », ajoute Aurore Malet-Karas.

« Nous nous sommes retrouvés à l’extérieur de la tente ! Tout nus ! » »

Toutefois, certaines personnes pudiques vont, au contraire, avoir tendance à être refroidies par ces conditions particulières entourant un moment intime. La peur d’être surpris, d’être vus, d’être entendus, peut autant en freiner plus d’un comme en stimuler d’autres. Ces conditions n’ont en tout cas pas effrayé Mina, 43 ans aujourd’hui, et son « premier petit ami ». Se remémorant un long week-end chez des amis à l’été 1989 où les convives avaient planté des tentes dans le jardin, Mina raconte, avec quelques détails, son expérience sous la tente.

« Nous commençons les câlins, les préliminaires et nous voilà en pleine action de va-et-vient… » Des gestes qui font glisser le couple, petit à petit et de plus en plus vers l’entrée de la tente jusqu’au moment où les tourtereaux se retrouvent fesses à l’air, nus comme des vers, complètement hors de leur abri de fortune. « Nous nous sommes retrouvés à l’extérieur de la tente ! Tout nus ! D’autres invités avaient décidé de rentrer à ce moment précis dans leurs tentes respectives, nous avons eu la honte de notre vie ! »

Un contexte de vacances qui favorise le désir

Pour favoriser tout cet érotisme du camping, la saison joue aussi. On fait rarement du camping en plein hiver, on attend souvent les beaux jours, ceux qui favorisent des tenues plus légères et donc « plus excitantes pour tout le monde », souligne Aurore Malet-Karas. « Il fait plus beau, plus chaud, et la luminosité ainsi que la chaleur ont des effets positifs sur les hormones », abonde-t-elle. A cela, s’ajoute le contexte des vacances, où l’esprit est plus léger, plus disponible, notamment pour les femmes « qui ont un peu moins de choses à gérer », moins de charge mentale, note encore la sexologue. Loin de nous le stress du travail et les horaires contraignants du bureau. On se laisse plus aller et la libido s’en trouve revigorée.

« Une première fois et en plus à quatre dans la même tente ! » »

Résultat, c’est l’occasion de faire de nouvelles expériences. C’est ainsi que Jean-Pierre, 57 ans aujourd’hui, se souvient de sa première relation sexuelle, qui s’est finalement transformée en deux expériences inédites. A l’âge de 17 ans, avec « une charmante Hollandaise », ils décident d’entreprendre un rapport sexuel. « En réalité dans la tente canadienne deux places, nous nous sommes retrouvés à quatre puisqu’un copain nous a rejoints, faute d’autres lieux, avec sa petite amie du moment… Une première fois et en plus à quatre dans la même tente ! »

Gare à l’hygiène

Ces anecdotes croustillantes sont bien belles, mais un peu de sérieux. Car le sexe au camping, s’il peut avoir tous ces avantages, peut aussi être propice à des complications, et notamment pour les femmes. Plus difficile en effet de prendre une douche, voire de sortir pour rejoindre les toilettes et faire son traditionnel et nécessaire pipi-d’après-coït. « Les personnes sujettes aux infections urinaires vont avoir besoin d’aller aux toilettes et ça peut être plus compliqué dans un espace comme le camping », rappelle ainsi Aurore Malet-Karas. Si une infection se déclenche, « certaines femmes vont regretter leur rapport, ce qui est loin d’être idéal », insiste-t-elle, recommandant alors d’avoir sur soi des lingettes pour bébé qui « vont limiter les infections et permettent de ne pas se priver ».

La question de la protection se pose également. « Cela peut être compliqué d’avoir accès à un préservatif ou un point de vente dans ces moments », poursuit la sexologue. Il est alors de bon ton de vérifier si votre camping dispose d’un distributeur, et dans le cas contraire, prévoir un stock dans vos bagages. Votre corps vous dira merci.