INSOLITELe prince d'« Hélianthis » sera couronné ce samedi en Gironde

Gironde : Le couronnement du prince d'« Hélianthis » aura lieu samedi

INSOLITELa « principauté d’Hélianthis », royaume imaginaire créé par des passionnés en Gironde verra le couronnement de son prince ce samedi
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • La Principauté d’Hélianthis - royaume imaginaire créé par des passionnés - fête ses dix ans d’existence cette année.
  • Elle est située sur la commune de Blaye, en Gironde.
  • Son prince, Vincent Ier, sera couronné ce samedi 5 août 2023 et une vingtaine de délégations sont attendues pour assister à ce sacre qui se tiendra à la citadelle Vauban.

Connaissiez-vous la « principauté d’Hélianthis » ? Ce royaume imaginaire a été créé par des passionnés pour faire rayonner la commune de Blaye (Gironde). Couronne en laiton, manteau de sacre, costumes d’apparat… Tout y est ! La principauté convie par ailleurs ce samedi d’autres micronations au couronnement « pas trop sérieux » de son prince.

Et il y aura du beau monde à Blaye ce week-end : De la Principauté d’Aigues-Mortes (Gard) à la République du Saugeais (Doubs), en passant par le Grand-Duché de Kuragon (Marne) ou la Principauté de Shedingeh (Italie), une vingtaine de délégations sont attendues à la citadelle Vauban de Blaye pour assister au couronnement de Vincent Ier.

Une principauté culturelle et humoristique

L’occasion aussi pour la centaine de sujets de cette principauté « culturelle et humoristique » de se retrouver pour célébrer sa dixième année d’existence… Mais surtout de mettre en valeur le patrimoine de la commune, située à 40 km au nord de Bordeaux, à l’image d’autres pseudo-États qui essaiment à travers le monde et tentent de promouvoir des causes ou des territoires.

« On trouvait tellement drôle l’idée de faire un petit pays à titre folklorique et humoristique pour faire parler de Blaye, qu’on s’est dit : on va essayer », explique Vincent Ier, de son vrai nom Vincent Merchadou, 28 ans, bombardé prince par son groupe d’amis du lycée. Hélianthis a reçu le soutien de la mairie qui a mis à sa disposition une salle de la citadelle Vauban, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Un évènement « décalé » et « pas trop sérieux »

L’événement de samedi sera « décalé » et « pas trop sérieux », selon le prince, qui assure que sa micronation n’est ni politique, ni religieuse.

L’étape d’après, c’était le couronnement, explique Vincent Merchadou : « À chaque fois qu’on se présente à un partenaire, la boutade à la fin c’est : Et vous avez une couronne ? À force de l’entendre, on s’est dit qu’on allait faire quelque chose. Le roi Charles nous a un peu devancés mais il a plus de budget ! »

Une principauté qui prend de l’ampleur

En dix ans, la principauté a pris de l’ampleur, une association a été créée pour financer ses activités et Hélianthis a même organisé, en 2022, le congrès de l’Organisation de la microfrancophonie (OMF), qui réunit plus de 20 micronations.

Cela aurait pu être la « Principauté de Blaye », en hommage à la figure historique locale, le troubadour Jaufré Rudel, surnommé « le Prince de Blaye ». Mais pour ne pas associer les habitants malgré eux, ils ont retenu le nom imaginaire d'« Hélianthis ».

« Il est important pour nous, petite sous-préfecture, d’aider et d’accompagner toutes les initiatives d’associations et de leurs bénévoles », indique l’adjoint chargé de la culture et du tourisme, Yoann Brossard.

Déclencher un voyage dans le Sud-Ouest

Ce projet « atypique » permet de situer sur la carte le Blayais et son vignoble, veut croire Emmanuelle Miller, grande maîtresse de la Connétablie des vins de Blaye, confrérie qui défend l’appellation Blaye-Côtes de Bordeaux.

« Les micronations s’invitent entre elles, ça fait parler de nous. Ça peut déclencher un voyage dans le sud-ouest de la France », estime cette vigneronne qui présidera la cérémonie avec ses pairs.

Parmi les invités figure Michel Vichat, professeur de SVT en collège et « responsable général » de la République anacratique du Padrhom, acronyme pour « Pays des droits de l’Homme », basée à Pessac, dans l’agglomération bordelaise.

Des désaccords politiques

Mais tout n’est pas rose dans le monde des micronations, où des désaccords politiques peuvent exister, relève Bruno Fuligni, l’auteur du livre « Royaumes d’aventure : ils ont fondé leur propre État » (Les Arènes, 2016).

Michel Vichat se souvient ainsi d’un « gros clash » avec des homologues russes, « bien avant la guerre d’Ukraine » : « Il y a eu rupture de relations diplomatiques entre micronations francophones et micronations russes, pour cause de non-acceptation des droits LGBT. »