alerte orangePourquoi il faut s’attendre à un épisode orageux particulièrement extrême

Orages : « Il n’y a pas eu de niveau de risque aussi élevé depuis 2014 »

alerte orangeMétéo-France a placé cinq départements en vigilance rouge et 21 en vigilance orange ce mardi
Météo : Orage et grêle ont causé d'importants dégâts #shorts
Cécile De Sèze

Cécile De Sèze

L'essentiel

  • Vingt-deux départements sont classés en vigilance orange orages par Météo-France dans l’est de la France mardi et mercredi.
  • Un épisode orageux qualifié « d’extrême » par l’Observatoire français des tornades et des orages violents, selon lequel ce niveau maximal n’a pas été utilisé depuis 2014.
  • Qu’est-ce qu’un « orage extrême » ? Que risque-t-on ? Sont-ils liés au réchauffement climatique ? Eléments de réponses avec deux experts prévisionnistes interrogés par 20 Minutes.

Il y a de l’électricité dans l’air dans l’est de la France. La vigilance est de mise alors que 21 départements sont classés orange et cinq en vigilance rouge par Météo-France pour des risques d’orages violents. Et même « extrêmes » avec « les niveaux de risque 4 et 5/5 », selon les analyses de l’Observatoire français des tornades et des orages violents (ou Keraunos), un terme qui n’avait pas été employé depuis 2014. L’épisode commence dès mardi après-midi pour se poursuivre jusqu’à mercredi matin. Les orages s’accompagneront de « phénomènes très remarquables », explique à 20 Minutes Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France.

Pourquoi parle-t-on d’orages « extrêmes » ?

« Il est rare en France d’observer un couplage instabilité/dynamique atmosphérique extrême ; raison pour laquelle le niveau maximal proposé aujourd’hui n’a pas été utilisé depuis 2014 », explique Keraunos sur son site. En effet, les orages prévus devraient créer des rafales de plus de 150 km/h, et c’est l’un des critères pour parler d’un orage extrême. Le deuxième, ce sont des grêlons de plus de 10 cm de diamètre, développe David Dumas, prévisionniste chez Keraunos. Et si ça ne devrait pas être le cas pour cet épisode orageux, il faut tout de même s’attendre à des boules de grêle d’environ sept à huit centimètres de diamètre. De plus, « il n’y a pas eu de niveau de risque aussi élevé depuis 2014 car les précédents orages étaient davantage localisés quand ils couvrent ici une grande partie du territoire », abonde David Dumas.

Ces orages estivaux se forment par l’arrivée d’une masse d’air chaud humide très instable qui vient du sud et qui rencontre un air froid en altitude venu du nord ouest auxquelles s’ajoutent des vents très forts. « Il y a donc un conflit de masses d’air très important », résume Tristan Amm.

A quels dégâts s’attendre ?

Potentiellement, les dégâts peuvent être considérables. « Si le potentiel se concrétise, ça peut être des toitures ou des pans de murs qui s’envolent » à cause des vents violents, selon David Dumas. Il faut aussi faire attention à la chute de branche, ou même de portions d’arbres, ajoute Tristan Amm. La SNCF a d’ailleurs interrompu certaines lignes TER en Auvergne-Rhône-Alpes car « les conditions météorologiques vont se dégrader de manière très importante dans le nord de la région ce [mardi] après-midi. » Les grêlons, quant à eux, risquent de détériorer des habitations et des vignobles dans ce coin de la France particulièrement riche en vignes.

Pour s’en protéger, le mieux est d’éviter de sortir aux heures où les orages sont prévus et se tenir informés des vigilances. « Il est aussi conseillé de rentrer ou attacher tout ce qui peut être un projectile, et si la toiture commence à être endommagée, on peut se mettre sous la table, en tout cas se protéger », conseille David Dumas. Il est également malin de « télécharger les applications qui permettent d’observer les images radars vues du ciel qui permettent de traquer les pluies qui tombent sur le territoire », avise Tristan Amm. En effet, cela permet « d’avoir une observation et voir si les orages vont passer, s’ils sont en train de passer ou si l’épisode est terminé », argumente-t-il.

Existe-t-il un lien avec le réchauffement climatique ?

Il est très compliqué d’interpréter un événement météorologique précis comme une conséquence directe du réchauffement climatique. Si les canicules seront de plus en plus fréquentes « il y a toujours eu des orages l’été » d’autant que « le réchauffement climatique créé une météo plus chaude mais aussi un temps plus sec ce qui est moins favorable aux orages », insiste-t-il.

« Le réchauffement climatique ne crée pas de nouvelles dynamiques, il est aggravant mais pas forcément déclencheur », confirme Tristan Amm. Autrement dit, le réchauffement climatique ne va pas créer plus d’orages mais il va favoriser les conditions plus favorables qui peuvent, potentiellement, engranger plus d’orages.