DégâtsLa facture des émeutes grimpe à 650 millions pour les assureurs

Emeutes après la mort de Nahel : La facture grimpe à 650 millions pour les assureurs, selon leur fédération

DégâtsLes sinistres sur les biens professionnels représentent 55 % de la somme et ceux sur les biens des collectivités locales 35 %
20 Minutes avec AFP

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Les assureurs tablaient sur 280 millions d’euros de dégâts. La facture est finalement deux fois plus salée. D’après la fédération professionnelle ce mardi, les dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d’un adolescent tué le 27 juin par un policier vont coûter 650 millions aux assureurs.

Les neuf dixièmes « du coût de ces violences urbaines concernent les 3.900 biens des professionnels et des collectivités locales sinistrés », a précisé la présidente de France assureurs Florence Lustman, citée dans un communiqué. Le reste concerne essentiellement des dégâts subis par des particuliers pour leurs véhicules personnels. La fédération décompte 11.300 déclarations de sinistres liées aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué le 27 juin lors d’un contrôle routier à Nanterre.

Un tiers de dégradations concerne les collectivités locales

Dans le détail, les sinistres sur les biens professionnels représentent 55 % des 650 millions d’euros évoqués, et ceux sur les biens des collectivités locales 35 %, précise France Assureurs. Dès le 1er juillet, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes, envers qui les banques étaient également appelées à faire preuve de compréhension.

La fédération professionnelle avait invité trois jours plus tard ses membres à « réduire » les franchises pour les « petits commerçants indépendants les plus durement touchés » par les violences urbaines. Elle a été entendue par certains mutualistes comme Covea (marques MMA, MAAF et GMF), Macif mais aussi les bancassureurs BPCE, Crédit Agricole ou Crédit Mutuel Alliance Fédérale (qui réunit 14 des 18 fédérations du groupe mutualiste ainsi que CIC), qui ont annoncé des mesures pour les victimes. Axa, Generali ou encore Société générale avaient aussi emboîté le pas.

Des dégradations très différentes de 2005

« La nature des sinistres liés aux violences de ces derniers jours est donc très différente de ce que notre pays avait connu en 2005 », complète Florence Lustman. A l’époque, les dégradations et incendies aux véhicules avaient représenté plus de 80 % des sinistres pour un coût total de 204 millions d’euros.

Reste à savoir si les assureurs réagiront de la même manière qu’à l’époque. L’année suivante, un bras de fer les avaient opposés au gouvernement sur la question de savoir si la responsabilité de l’Etat était engagée dans les violences urbaines. En 2006, la mutuelle d’assurance des collectivités locales (SMACL), en première ligne cette année, avait par exemple engagé des « procédures contentieuses » contre l’Etat faute d’un accord amiable sur l’indemnisation des violences urbaines de novembre 2005.