Une caméra dissimulée dans une salle de pause chez Michelin, la direction s’excuse
espionnage•La caméra avait été installée après des actes de vandalisme, mais n’était pas activée20 Minutes avec AFP
Le géant du pneu va devoir arrondir les angles. La direction de Michelin a présenté ses excuses ce lundi à ses employés du site clermontois de la Combaude, après la découverte d’une caméra dissimulée en salle de pause. Le 7 juillet, « des personnes ont été intriguées par un orifice qui se trouvait près d’un détecteur de fumée dans la salle de pause. Ils sont allés voir et ont découvert la caméra », raconte Eric Gouttebaron, élu CGT au CSE du site.
Selon lui, la direction a commencé par nier avant de reconnaître que le dispositif avait été installé « pour éviter les malveillances contre le distributeur de friandises et de boissons ». « C’est l’illégalité complète : la réglementation veut que la caméra soit visible et que les salariés soient au courant », a-t-il accusé.
Michelin a confirmé qu’une caméra avait bien été installée après « des actes de vandalisme, dégradations et vols répétés » constatés sur ces distributeurs depuis plusieurs mois. Toutefois, souligne-t-elle, l’appareil n’a « jamais été branché » car les dégradations ne se sont pas renouvelées.
La Cnil et l’Inspection du travail bientôt saisies
« L’objectif était de l’activer en cas de nouveaux vols après en avoir informé les salariés », a ajouté le groupe. Consciente de « l’émoi » de ces derniers après cette découverte, Michelin « reconnaît qu’il aurait été indispensable d’informer les instances représentatives du personnel et les salariés avant l’installation de la caméra », et présenté « ses excuses à l’ensemble des salariés concernés ». Michelin « va mener une enquête interne et prendra les mesures appropriées », a encore indiqué le groupe.
Mais la confiance est rompue. « On a des doutes que peut-être ailleurs, dans les autres sites Michelin, ça existe aussi. Des collègues vérifient mais le ménage a dû être fait », réagit Eric Gouttebaron. Les syndicats vont saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et l’Inspection du travail, et le sujet sera mis à l’ordre du jour du prochain CSE, le 20 juillet, à Michelin Clermont, a-t-il ajouté.
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