TémoignageL'homophobie à l’école, « ce n’est pas une opinion, c’est un délit »

Homophobie à l’école : « Ce n’est pas une opinion, c’est un délit »

TémoignageJulie Gonssard, mère d’un adolescent de 15 ans victime d’homophobie, témoigne des difficultés auxquelles elle a été confrontée pour sortir son fils de son établissement.
Homophobie à l'école : Julie Gonssard, maman d'un adolescent de 15 ans, témoigne.
Mathilde Dubois

Mathilde Dubois

L'essentiel

  • En 2022, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 4.040 atteintes « anti-LGBT+ »
  • Dès le plus jeune âge, en milieu scolaire, de nombreux enfants LGBT sont victimes de LGBT-phobie (5 % des cas selon le rapport 2023 de SOS Homophobie)
  • Former les forces l’ordre, soutenir les associations, mieux punir les insultes, le gouvernement doit dévoiler un nouveau plan de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT+, le 10 juin

«Sale pédé ». Alors élève d’un prestigieux lycée de l’ouest parisien, le fils de Julie Gonssard, victime d’homophobie vit une véritable descente aux enfers. « Effectivement, la rentrée au lycée dont il se réjouissait, a été spectaculairement différente de ce qu’il attendait, avec l’arrivée d’un nouveau proviseur et aussi de nouveaux élèves », confie Julie.

Insultes, moqueries, exclusion… À seulement 15 ans, l’adolescent finit par souffrir de dépression. Un mal-être visible, reconnu par son établissement qui n’a pourtant pas réagi. « Il ne faut pas habiter dans des quartiers défavorisés ou en province reculée. En plein Paris, dans un environnement favorisé, ça advient aussi », explique cette maman. Une situation parmi tant d’autres, trop fréquente encore, qui ne peut plus durer.

« Monsieur le ministre nous avons besoin de votre aide ». Dans une lettre ouverte à Pap Ndiaye publié dans le dans le HuffPost en juin dernier, Julie Gonssard et Pierre Garbownik, rédacteur en chef du journal Les Surdoués, à l’adresse des 7/14 ans, décident donc d’interpeller le gouvernement. Pour Pierre : « On a bien senti, dans le cas du fils de Julie, que l’institution qui pensait plus à se protéger elle qu’à protéger son fils a dit “Si ce n’est pas tout à fait vraiment du harcèlement, pas tous les jours et qu’il n’a pas été frappé, peut-être, on peut ne pas réagir”. Eh bien, en fait si. Il faut réagir, tout de suite, à la première alerte ».

Un témoignage à retrouver dans la vidéo en tête d’article.