l’heure des comptesA Toulouse, près de la moitié des émeutiers arrêtés étaient mineurs

Emeutes à Toulouse : Près de la moitié des personnes arrêtées étaient mineures

l’heure des comptesL’accalmie de retour après les émeutes en France à la suite du décès de Nahel, l’heure est au bilan dans la métropole toulousaine
Lucie Tollon

Lucie Tollon

L'essentiel

  • En France, les dégâts liés aux émeutes après le décès de Nahel, 17 ans, sont estimés à un milliard d’euros selon le Medef. Près de 4.000 personnes ont été interpellées durant ces émeutes en France.
  • A Toulouse, le bilan est plus apaisé. Une centaine de personnes ont été placées en garde à vue et les dégâts matériels sont moins importants que dans d’autres villes.
  • 20 Minutes fait le point de ces quatre jours d’émeutes à Toulouse.

Un milliard d’euros estimés de dégâts sur une semaine d’émeutes. Depuis le début des violences le 27 juin, ce sont 23.878 feux de voie publique, 12.031 véhicules incendiés, 2.508 bâtiments incendiés ou dégradés, dont 273 qui « appartiennent aux forces de l’ordre ». Cent cinq mairies ont été « incendiées ou dégradées » et 168 écoles « ont fait l’objet d’attaques », selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

A Toulouse, en quatre jours, le bilan reste plus apaisé que dans d’autres grandes villes. Les événements qui ont eu lieu dans la Ville rose entre le mercredi 28 juin et le dimanche 2 juillet ont eu pour conséquence « la dégradation de biens d’utilité publique et de l’environnement de certains quartiers de Toulouse. Ces faits ont également occasionné des blessures à plus d’une dizaine de membres des forces de sécurité qui ont été engagés pour mettre fin aux troubles ou les prévenir », explique Samuel Vuelta-Simon, le procureur de la République de Toulouse.

Outre la soixantaine de véhicules incendiés dont des bus, « on déplore plusieurs lieux à usages collectifs dégradés comme la ludothèque, une régie de quartier, des écoles », notamment au Mirail.

Néanmoins, les dégâts provoqués sont moins importants que ceux constatés dans d’autres grandes agglomérations françaises. De nombreux commerces pillés et vandalisés dans des grandes villes comme à Paris ou à Montpellier. Des maires agressés et menacés dans des plus petites villes. A Marseille on déplore, même, la mort d’un homme en marge des émeutes.

Près d’une centaine de placés en garde à vue

Quatre-vingt-quatorze personnes ont été placées en garde à vue pendant ces événements dont presque la moitié sont mineurs. 33 % des gardés à vue ont été déférés au parquet de Toulouse. En ce qui concerne les majeurs, une quinzaine a été présentée pour un jugement rapide en comparution immédiate, en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ou pour être placés sous contrôle judiciaire dans l’attente d’un jugement à bref délai.

En ce qui concerne les mineurs, une quinzaine a été déférée au parquet pour se voir notifier une convocation devant le juge des mineurs à bref délai. « Il faut rappeler que la participation des mineurs à ce type d’événement peut mettre en cause la responsabilité pénale des parents, s’il apparaît qu’elle est favorisée par le fait que ces derniers n’exercent pas leur obligation légale d’éducation. La responsabilité de ces mêmes peut aussi être engagée pour rembourser les dommages qui peuvent résulter des actes commis par leur enfant », rappelle le procureur.

Sur l’ensemble des personnes placées en garde à vue, 40 % ont bénéficié du classement sans suites. En totalité, c’est environ 60 % des faits qui ont reçu une réponse pénale. Des enquêtes sont par ailleurs toujours en cours. C’est le cas pour la tentative de pillage du magasin de deux-roues qui a fait l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire qui se poursuit. Trois personnes ont déjà été placées en détention provisoire et une sous contrôle judiciaire.