Violences policièresYoussouf Traoré est sorti de l’hôpital et va déposer plainte

Marche pour Adama Traoré : Son frère Youssouf est sorti de l’hôpital et va déposer plainte

Violences policièresLa scène de l’interpellation de Youssouf Traoré est particulièrement violente
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Vingt-quatre heures après son interpellation musclée lors de la manifestation interdite en mémoire de son frère Adama, Youssouf Traoré est sorti de l’hôpital dimanche à la mi-journée, ses soutiens maintenant un rassemblement devant un commissariat pour un autre homme interpellé.

Youssouf Traoré apparaît l’œil droit tuméfié et la manche du tee-shirt déchirée dans une vidéo publiée en début d’après-midi sur Twitter par le compte « La vérité pour Adama ». Selon ce compte, authentifié par l’AFP, le plaquage ventral qu’il a subi lors de son interpellation lui a occasionné « une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires révélatrices ».




Plainte ce dimanche

Le comité Adama qui gère ce compte affirme qu’il déposera plainte ce dimanche « pour dénoncer ces violences graves ». Contactée par l’AFP, sa sœur Assa a dit se rendre avec Youssouf Traoré au Commissariat du 5e arrondissement pour récupérer ses affaires.

La garde à vue de Youssouf Traoré, arrêté samedi lors d’une interpellation musclée pendant le rassemblement à Paris en mémoire de son frère Adama, avait été aussi levée dans la matinée, a-t-on appris auprès du parquet de Paris qui a précisé dans la soirée que « l’enquête se poursuit ».

Les images de son interpellation filmée par plusieurs témoins - on le voit résister puis être plaqué et maintenu face au sol par plusieurs policiers - ont provoqué des condamnations de plusieurs élus de gauche sur les réseaux sociaux.

Selon une source policière, il a été blessé à un œil lors de son interpellation, et a fait un malaise dans les locaux du commissariat, ce qui a conduit à son transfert à l’hôpital. Samedi, une autre source policière avait indiqué qu’il avait été mené à l’hôpital mais n’y avait pas été admis, et avait été reconduit au commissariat de police. Cette source a indiqué dimanche qu’il s’agissait d’une erreur.

Interpellation violente

Youssouf Traoré, 29 ans, a été placé en garde à vue pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion. Sa garde à vue, levée à cause de son hospitalisation, pourrait reprendre ensuite. Selon une source proche du dossier, Youssouf Traoré a été accusé d’avoir « porté un coup » à une commissaire de police au début du rassemblement, place de la République.

Selon la version de la police, il a été reconnu plus tard dans la manifestation, et interpellé pour ces faits. Sur les images de l’interpellation, musclée et filmée par plusieurs témoins, on le voit résister puis être plaqué et maintenu face au sol par plusieurs policiers. On voit aussi une femme se faire violemment projeter au sol par un policier, et des journalistes violentés par les forces de l’ordre. L’un d’eux a annoncé son intention de saisir l’IGPN, la « police des polices », pour porter plainte contre deux policiers de la BRAV-M, la brigade motorisée de répression de l’action violente.


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Les associations, syndicats et partis politiques classés à gauche (parmi lesquels LFI, EELV, CGT et Solidaires) à l’origine des « marches citoyennes » contre les violences policières organisées la veille en France, ont exigé dimanche dans un communiqué la « libération sans condition ni poursuite », de Youssouf Traoré et d’un deuxième homme, « militant des quartiers populaires de longue date », également arrêté pendant le rassemblement parisien.

Aurore Bergé critique une « provocation évidente »

Le communiqué appelle à se mobiliser « massivement » dimanche à 14 heures devant le commissariat du Ier arrondissement de Paris, où ce deuxième homme est gardé à vue, selon Eric Coquerel. Les organisations réclament aussi l’abandon des poursuites judiciaires annoncées par la Préfecture de police à l’encontre d’Assa Traoré, « organisatrice » du rassemblement parisien interdit selon les autorités. « Cet appel à mobilisation a été porté très largement par les organisations syndicales, associatives et politiques. Dès lors la responsabilité incombe à tous. Nous ne nous laisserons pas faire », est-il aussi écrit dans le communiqué appelant à une nouvelle « mobilisation large » contre les violences policières, samedi prochain à Paris.

Environ 2.000 personnes étaient rassemblées samedi à Paris malgré l’interdiction de la préfecture de police derrière Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières, en mémoire de son frère Adama, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. Plusieurs élus de gauche ayant participé à cette marche malgré l’interdiction se sont rapidement émus de l’interpellation de Youssouf Traoré « C’est une honte. Il n’y avait aucune raison. Tout se passait très bien », a notamment tweeté Sandrine Rousseau (EELV). « Une persécution en plus pour la famille Traoré », a déploré Eric Coquerel (LFI).


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La présence d’élus à un rassemblement interdit était une « provocation évidente », a critiqué en retour dimanche la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, sur CNews. « Je suis atterrée de voir des élus de la Nation, arborant l’écharpe tricolore, mutiques et souriants en entendant des manifestants scander "tout le monde déteste la police" », a tweeté quant à elle Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée. « Cautionner l’irrespect et la haine envers nos forces de l’ordre, c’est abîmer sciemment la République », a ajouté l’élue Renaissance.