DangersLes accidents en trottinettes aussi dangereux qu’à moto

Transports : Les accidents en trottinettes peuvent causer des blessures aussi graves qu’à moto

DangersLors d’une étude, les médecins ont constaté que les conducteurs de trottinettes présentaient un traumatisme sévère dans 45,5 % des cas contre 39,7 % pour les conducteurs de moto et 47,3 % pour les cyclistes
20 Minutes avec AFP

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Vendredi, les hôpitaux de Paris (AP-HP) ont dressé un constat clair : d’après les résultats d’une récente étude, les accidents de trottinettes électriques peuvent entraîner des traumatismes aussi sévères que ceux impliquant des motos ou des vélos.

Les services d’anesthésie-réanimation composant le groupe de recherche Traumabase, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Inserm, ont étudié et analysé la gravité des blessures consécutives à des accidents de la route avec des engins dits de déplacement personnel motorisé (EDPM), comprenant notamment les trottinettes (mais aussi les monoroues électriques, gyropodes…). Leurs résultats ont été publiés le 30 juin dans la revue JAMA Network Open.

Une hausse vertigineuse du nombre d’accidents en quatre ans

Tous les patients admis dans un des 26 centres de traumatologie participant à l’étude à la suite d’un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022 ont été inclus, représentant 5.233 patients d’un âge médian de 33 ans.

L’étude démontre que le nombre de patients pris en change après un accident de la voie publique impliquant l’usage d’un EDPM a été multiplié par 2,8 en quatre ans, soit 229 patients gravement blessés sur cette période. Les conducteurs d’EDPM présentaient un traumatisme sévère dans 45,5 % des cas contre 39,7 % pour les conducteurs de moto et 47,3 % pour les cyclistes.

Ils étaient deux fois plus à risque de présenter des traumatismes crâniens, plus graves que ceux des motocyclistes, sans doute car seulement moins de 25 % portaient un casque au moment de l’accident, souligne l’étude.

Nombre d’accidents dans un contexte d’alcoolisation

Autre enseignement, les accidents graves impliquant des EDPM sont survenus plus souvent le soir et week-end dans un contexte d’alcoolisation supérieur au seuil légal dans un tiers des cas.

Ces patients ont eu besoin d’une intervention chirurgicale au cours des 24 premières heures suivant l’accident dans les deux tiers des cas : principalement de la chirurgie réparatrice de fractures des membres mais également de la neurochirurgie.



Les trois quarts de ces patients ont été hospitalisés en réanimation. L’hospitalisation était souvent longue (15 jours en moyenne) et 9 % des usagers d’EDPM gravement accidentés sont décédés, majoritairement du fait de traumatismes crâniens graves.

Ainsi, les EDPM sont des moyens de transport qui peuvent être associés à des traumatismes particulièrement sévères, au même titre que les motos ou que les vélos, conclut l’étude, estimant que lors de leur prise en charge médicale, leurs usagers doivent être considérés comme de potentiels traumatisés sévères.