Lorient : L’armée ouvre une enquête sur un mystérieux groupe anticasseurs
VIOLENCES•Dans la nuit de vendredi à samedi, une trentaine d’individus, en majorité des militaires, sont venus en aide aux policiers en traquant des émeutiersJ.G.
Ils voulaient venir en aide à la police en traquant les émeutiers. Dans la nuit de vendredi à samedi, une bien étrange brigade anticasseurs est intervenue dans le centre-ville de Lorient, où des violences ont éclaté en réaction à la mort du jeune Nahel. Selon les médias locaux, une trentaine d’individus cagoulés ont débarqué en pleine rue pour en découdre avec les casseurs, procédant même à des interpellations sauvages.
Dès le lendemain, le maire de Lorient Fabrice Loher a tenté d’éteindre la polémique en indiquant sur sa page Facebook qu’« aucune milice n’est à l’œuvre aux côtés ou à la place de la police. » Cette affaire prend pourtant une nouvelle tournure, suscitant le malaise au sein de la police et même au ministère des Armées. Selon Mediapart, une enquête a ainsi été ouverte par le commandement de la Forme maritime des fusiliers marins et commandos (Forfusco) basé à Lorient. Plusieurs militaires auraient ainsi participé à cette action anticasseurs.
« On recommencera si le besoin se présente »
L’un d’entre eux a d’ailleurs témoigné, lundi, dans les colonnes de Ouest-France, reconnaissant la présence de « fusiliers, peut-être des commandos. » « Il y avait différentes unités », a-t-il indiqué, précisant avoir agi pour venir en aide aux forces de l’ordre. « On est fiers de ce qu’on a fait et on recommencera si le besoin se présente, a-t-il ajouté. Quand tu veux tout brûler, tu dois t’attendre à des réponses. »
Dans un premier temps, la Forfusco avait d’abord indiqué au Télégramme n’avoir « pas eu vent de ce genre d’actions au sein de nos jeunes ou moins jeunes », rappelant que « le maintien de l’ordre n’est pas dans le périmètre d’intervention des armées ni de notre force. » Lundi soir, le commandement avait finalement concédé que des éléments de la Forfusco pouvaient « avoir participé à ce groupe à titre personnel sans que la hiérarchie n’en ait été informée au préalable. » « Aucune unité n’a été engagée de manière formelle comme informelle », avait-elle ajouté.