interview« Les maires ne sont pas assez protégés », estime Jean-Baptiste Hamonic

« On ne demande pas un traitement de faveur, mais une attention particulière », estime Jean-Baptiste Hamonic (MoDem)

interviewAprès l’attaque à la voiture-bélier contre le domicile de son « collègue », le maire de L’Haÿ-les-Roses, Jean-Baptiste Hamonic appelle à un renforcement de la sécurité des maires
Propos recueillis par Octave Odola

Propos recueillis par Octave Odola

L'essentiel

  • Dans la nuit de samedi à dimanche, un véhicule destiné à prendre feu a pénétré dans l’enceinte du pavillon du maire de L’Haÿ-les-Roses, incendiant le portail et un véhicule de la famille.
  • Comme l’ensemble de la classe politique française, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), maire de Villepreux (Yvelines), a été prompt à condamner l’attaque.
  • Jeune élu (30 ans) et maire en Ile-de-France comme son « collègue », l’élu centriste contacté par 20 Minutes appelle à un renforcement de la sécurité des maires.

Comme l’ensemble de la classe politique française, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), maire de Villepreux (Yvelines), a été prompt à condamner l’attaque subie par la famille de Vincent Jeanbrun, 39 ans. Vers 1h30 du matin, un véhicule destiné à prendre feu a pénétré dans l’enceinte du pavillon du maire de L’Haÿ-les-Roses, incendiant le portail et un véhicule de la famille. Son épouse s’est fracturée une jambe en fuyant avec ses deux enfants âgés de 5 et 7 ans. Jeune élu (30 ans) et maire en Ile-de-France comme son « collègue », Jean-Baptiste Hamonic appelle à un renforcement de la sécurité des maires.

Vous connaissez personnellement Vincent Jeanbrun, on vous imagine ému…

On a l’occasion de siéger ensemble à l’Amif (association des maires d’Ile-de-France). On a eu l’occasion de se côtoyer à la région quand j’étais collaborateur, je l’ai encore croisé la semaine dernière. Je suis scandalisé et bouleversé par ce qu’il s’est passé dans sa commune, comme je l’ai été par les événements chez moi et à La Verrière, où deux écoles sont parties en fumée dans des quartiers populaires. Après les écoles, les mairies, les commerces, le domicile personnel d’un élu, peu importe sa couleur politique… Une ligne rouge a été franchie, ça appelle à des réponses fermes.

Avec ce climat actuel et cette agression, vous, les élus, vous sentez-vous assez protégés par l’Etat ?

Franchement, non, nous ne sommes pas assez protégés. A titre personnel, je ne me suis jamais senti physiquement en danger depuis le début de mon mandat, mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas arriver. En tant qu’élu, on ne demande pas de traitement de faveur par rapport aux citoyens ou policiers ou pompiers par exemple, qui ont tout autant que nous besoin d’être en sécurité. On aimerait juste qu’une attention particulière nous soit portée dans la période actuelle. Avant les violences urbaines, la Première ministre devait faire des annonces sur le sujet. On espère que ça va être bientôt le cas.


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Je n’ai pas de boule de cristal. Peut-être que les violences urbaines se tasseront d’ici quelques jours ou quelques semaines, mais si aucun problème de fond n’est abordé, on aura juste à attendre les prochaines violences. Il faut une réponse collective et un plan d’urgence. C’est une bombe à retardement et à fragmentation de la société.

Le président de l’association des maires de France a appelé à des rassemblements lundi après l’attaque à L’Haÿ-les-Roses, dans toutes les mairies. A l’échelle plus locale, avez-vous prévu des actions ?

J’organiserai un rassemblement lundi, 12 heures, sur le parvis de ma Mairie. Nous devons montrer notre unité, notre fermeté et appeler à l’arrêt de cette folie et à un retour à la paix civile. On va essayer de parler d’une voix commune au sein de notre intercommunalité. Je suis aussi membre de l’association des petites villes de France [Villepreux fait 12.000 habitants], on se réunit exceptionnellement demain [lundi]. Ce qui fonctionne bien, c’est la solidarité entre élus. On échange beaucoup par messages entre collègues.

*L’Intercommunalité de Saint-Quentin en Yvelines regroupe 12 communes et 230.000 habitants