Bordeaux : Le directeur de l’école élémentaire retrouvé mort avait fait part de ses intentions suicidaires
ENQUETE•Le parquet de Bordeaux indique que le directeur de l’école élémentaire Saint-Genès avait fait part de son « mal-être » et de « sa responsabilité de n’avoir pas été plus vigilant », après la mise en examen d'un enseignant pour agressions sexuellesMickaël Bosredon
L'essentiel
- Le directeur de l'école élémentaire catholique Saint-Genès à Bordeaux a été retrouvé mort lundi soir, après s'être suicidé sur la ligne de train entre Arcachon et La Teste.
- Ce décès survient quelques jours après la mise en examen et l'incarcération d'un enseignant de l'école pour agressions sexuelles aggravées.
- Le parquet de Bordeaux indique ce mardi que le directeur de l'établissement avait fait part de ses intentions suicidaires, se reprochant notamment un manque de vigilance.
Il avait adressé un SMS au directeur diocésain, pour indiquer qu’il « ne serait pas présent à la réunion prévue ce jour-là [lundi] et qu’il allait mettre fin à ses jours ». On en sait un peu plus sur les circonstances de la mort de Pascal Desmet, directeur de l’école privée élémentaire Saint-Genès à Bordeaux, retrouvé mort lundi soir.
Le parquet de Bordeaux explique ce mardi dans un communiqué qu’il a été avisé lundi de « la disparition inquiétante » du directeur. « Une enquête était immédiatement ouverte et confiée à la sûreté départementale », indique la procureure Frédérique Porterie.
Information judiciaire ouverte contre un enseignant
Lundi à 18h45, le parquet était informé par le commissariat d’Arcachon de la découverte du corps d’un homme décédé sur les rails du train entre Arcachon et La Teste un peu plus tôt dans l’après-midi. Grâce aux papiers d’identité retrouvés dans un sac à proximité du défunt, un rapprochement était fait. « Selon toute vraisemblance, un train avait percuté la victime, l’audition du conducteur d’un train arrivant en sens inverse confirmait cette hypothèse. »
La semaine dernière le parquet de Bordeaux a ouvert une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction relative à des faits « d’agressions sexuelles aggravées, voyeurisme, et détention d’images pédopornographiques » ayant conduit à la mise en examen et l’incarcération d’un enseignant de l’école.
« Pas de lien entre le suicide et les faits reprochés à l’enseignant incarcéré »
« Les intentions suicidaires [du directeur de l’école] semblent aujourd’hui confirmées par l'existence de deux écrits à sa famille et à la Dasen [Directeur académique des services de l'éducation nationale], dans lesquels le défunt évoquait son mal-être, sa responsabilité de n’avoir pas été plus vigilant et sa volonté de mettre fin à ses jours », écrit encore le parquet de Bordeaux.
« En l’état actuel des investigations, aucun élément ne permet d’établir un quelconque lien entre le suicide du directeur et les faits reprochés à l’enseignant incarcéré. » Une prise en charge psychologique des élèves et des enseignants de l'établissement privé catholique, sous le choc, a été organisée ce mardi matin, et devrait se poursuivre ces prochains jours.