« Mon master » : « J’ai déjà eu 8 propositions d’admission »… Quelles réponses ont reçu les étudiants ?
votre vie votre avis•Nos lecteurs étudiants se divisent en trois catégories : les euphoriques, les attentistes... et les déçusDelphine Bancaud
L'essentiel
- La phase d’admission en 1re année de master a ouvert ce vendredi à 9 heures sur la nouvelle plateforme « Mon master ».
- Les étudiants ont découvert si les formations qu’ils visaient avaient d’ores et déjà accepté leur candidature, ou s’ils étaient sur liste d’attente et à quel rang, ou bien encore si leur candidature n’avait pas été retenue.
- Beaucoup d’étudiants lecteurs de 20 Minutes nous ont écrit pour nous faire part de leur retour d’expérience.
A 9 heures ce vendredi, ils étaient déjà collés devant leurs écrans, le cœur battant. Les étudiants titulaires d’un diplôme bac + 3 ont en effet découvert les premières réponses à leurs candidatures sur « Mon master ». Une première car cette plateforme, qui vise à résorber les tensions entre offre et demande à l’université, a été inaugurée cette année. Selon l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, « le nombre de candidatures éligibles devrait tourner autour de 173.000 pour 185.000 places ».
Beaucoup avaient l’impression de revivre Parcoursup, avec son lot de joies et de déceptions, comme le montrent les nombreux messages que nous avons reçus après notre appel à témoins. Parmi les très chanceux, on trouve Eloise, qui a postulé à des masters de droit, l’un des domaines les plus demandés : « J’ai déjà reçu 8 propositions d’admission, dont une pour mon vœu n°1 (contentieux judiciaire de Bordeaux), que je vais donc accepter pour libérer des places pour d’autres étudiants ». Un succès qu’elle attribue à son bon dossier : entre 14,5 et 16 de moyenne pour chaque année de licence, des stages, un poste de vice-présidente d’une association et une pratique d’un sport en compétition nationale.
Les chanceux qui ont eu leur premier choix
Pari gagné aussi pour Youn : « J’ai fait 6 candidatures dans des formations de physique fondamentale, et j’ai obtenu 4 propositions d’admission dont mon 1er vœu », se félicite-t-il. Dans un tout autre domaine, l’Histoire, Mattéo, se dit chanceux : « Avec une moyenne d’environ 14,5 sur trois années, j’ai pour l’instant été accepté à trois masters, dont un qui me plaît particulièrement. » Lilya, elle aussi, a son premier choix : un master sociologie en alternance. « J’avais trouvé une entreprise d’accueil et cela a joué en ma faveur, puisque ça a prouvé mon investissement et ma réactivité », commente-t-elle.
Alseini a lui engrangé une dizaine de réponses positives en master recherche histoire, en master MEEF, en master histoire des relations internationales. Des propositions dans son académie, alors qu’il avait postulé un peu partout : « Ce qui me fait penser que les critères de sélection favorisent les étudiants qui candidatent dans leur université d’origine ou de la même académie », commente-t-il. Dans un tout autre domaine, le journalisme, Samuel a vu 3 de ses 9 candidatures acceptées. Et il ne va pas tergiverser : « Je vais accepter tout de suite une proposition. »
La patience mère de toutes les vertus
Pour d’autres, c’est une autre période de suspense qui s’annonce, puisqu’ils sont sur la liste d’attente d’une formation et espèrent qu’une place se libérera dans les prochains jours. C’est le cas d’Alison, bien positionnée : « J’ai reçu une proposition d’admission de l’Université de Bordeaux et je suis en liste d’attente dans 11 vœux. J’ai choisi de me désister dans 7, car j’étais mal placée dans la liste d’attente. Il m'en reste donc 4 en liste d’attente, où je suis positionnée entre la place 2 et 21 selon les masters de science politique, relations internationales ou études européennes que je vise ». C’est aussi le cas d’Esteban, qui joue la carte de la sécurité : « J’ai obtenu ma licence de cinéma à Rennes 2 avec 11,7 de moyenne. J’ai accepté provisoirement et je prie pour être pris à Montpellier, parce qu’après vingt-et-un ans à Rennes, j’ai envie de bouger », confie-t-il. Valentin, qui a été accepté en master biologie en province, aurait préféré être pris dans sa région, en Ile-de-France : « Je suis un peu déçu, j’espère que les classements vont remonter. »
« Il a été jugé que j’étais trop nulle pour poursuivre mes études »
Mais « Mon master » donne aussi des sueurs froides à ceux qui n’ont reçu aucune réponse positive. C’est le cas de Louise : « Je suis très surprise : j’ai un bon dossier et je ne sais même pas pourquoi je n’ai pas été retenue. On m’empêche d’accéder à des connaissances qui me permettraient de faire un métier qui me passionne. Je ne sais pas si c’est un problème d’effectif, d’organisation ou de moyens, mais j’attends de voir combien d’étudiants seront sans affectation d’ici là fin de l’été », déclare-t-elle, amère. Alicia, qui a été refusée à toutes ses demandes de masters en droit et qui est très loin sur la liste d’attente de deux formations, est aussi désespérée : « Je n’ai aucune chance d’être prise. Mes moyennes sont comprises entre 10 et 12, j’ai travaillé presque deux ans dans un tribunal judiciaire, réalisé des stages et un Mooc dont la matière est enseignée dans le Master que je voulais. Malgré mon dossier, il a été jugé que j’étais trop nulle pour poursuivre mes études. »
Carole-Anne a vu aussi son rêve d’avenir s’envoler ce vendredi : « J’avais une liste de 7 vœux pour un master métiers du livre et de l’édition. Tous ont été refusés alors que j’ai obtenu la licence avec mention », déplore-t-elle. Marion, qui a été refusé dans 12 masters du même domaine, compte bien se battre. « Je vais attendre une semaine pour saisir le recteur, ce qui me semble long », confie-t-elle. Refusé dans 7 masters pour un dossier jugé trop faible, Sébastien a pris sa décision. Il fera ses valises, direction la Belgique, « qui est beaucoup plus souple sur les critères d’entrée en master ».
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