alerteIl y a urgence à réformer les CRA, selon la contrôleuse des prisons

Centres de rétention : Des « atteintes graves » à la « dignité » des migrants, malgré les « mises en garde »

alerteLa contrôleuse des prisons Dominique Simonnot redit l’urgence à « modifier la prise en charge des étrangers » placés en centre de rétention administrative
20 Minutes avec AFP

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Elle essaie encore d’alerter sur cette situation dramatique. La contrôleuse des prisons, Dominique Simonnot, a déploré dans un document publié jeudi au Journal officiel que plusieurs centres de rétention pour immigrés en situation irrégulière demeurent structurellement « attentatoires à la dignité » humaine, malgré des mises en garde répétées mais « laissées sans suite ».

« Il y a urgence à modifier profondément l’approche actuelle en matière de prise en charge des étrangers placés en CRA », les centres de rétention administrative où ils sont enfermés dans l’attente de leur expulsion, a écrit la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans de nouvelles recommandations transmises le 19 mai au gouvernement.

Cette fois, la missive de l’autorité administrative indépendante cible quatre CRA, ceux de Lyon 2, du Mesnil-Amelot en région parisienne, de Metz et de Sète dans l’Hérault. Comme souvent, la CGLPL a relevé des conditions « gravement attentatoires à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes retenues » dans ces centres.

Dominique Simonnot dénonce « l’inertie des autorités compétentes »

Elle a notamment pris l’exemple du CRA de Lyon, ouvert en janvier 2022 et « supposé servir de modèle » pour un « CRA du futur » : « Or, l’agencement et l’organisation des lieux entraînent des atteintes graves à l’intimité, à la dignité et à la sécurité des personnes », a-t-elle souligné. L’autorité indépendante a également dénoncé des conditions de rétention dégradées, « à la fois en raison du vieillissement de locaux mal entretenus, suroccupés (et) conçus pour de brefs séjours ».

Surtout, a déploré la CGLPL, « les visites successives (…) donnent lieu à des recommandations récurrentes laissées sans suite face à l’inertie des autorités compétentes ». La France comptait 25 de ces centres en 2022, pour 1.936 places disponibles. Le gouvernement espère atteindre 3.000 places d’ici 2027 avec la construction de nouveaux CRA. Près de 16.000 personnes en situation irrégulière ont été retenues en métropole l’an dernier, 27.643 en outre-mer.