VOTRE VIE, VOTRE AVIS« Indispensable »… L’idée de quotas de touristes fait presque l’unanimité

Des quotas dans les endroits touristiques ? « C’est malheureusement indispensable »

VOTRE VIE, VOTRE AVISAprès les calanques de Marseille ou l’île de Porquerolles, la petite île bretonne de Bréhat va également instaurer une jauge de visiteurs cet été
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Après les calanques de Marseille et l’île de Porquerolles, l’île de Bréhat en Bretagne va mettre en place un quota de visiteurs cet été.
  • A l’ère du tourisme de masse, de très nombreux internautes jugent cette mesure « indispensable » pour préserver la beauté de ces sites naturels hyperfréquentés.
  • Beaucoup pointent aussi du doigt le comportement de certains touristes qui ne respectent pas les lieux ni les habitants qui y vivent.

4.700 et pas un de plus. Cet été, il n’y a aura de place pour tout le monde à Bréhat. Prise d’assaut pendant la haute saison, la petite île bretonne a décidé de siffler la fin de la récré et de mettre fin au tourisme de masse. Du 14 juillet au 25 août, l’accès à ce petit coin de paradis sera ainsi limité en semaine à 4.700 visiteurs par jour maximum. Une décision choc prise par le maire pour préserver la beauté de son île et la tranquillité des locaux mais aussi pour « améliorer l’expérience » des touristes, souvent échaudés par leur visite sur l’île bondée en plein cœur de l’été. « On a atteint en 2021 et 2022 des pics à 6.000 personnes sur une journée, justifie Olivier Carré. On ne pouvait pas continuer sur cette voie car cela devenait préjudiciable pour tout le monde. On a donc opté pour une stratégie du pas plus, mais mieux. »


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Avant Bréhat, plusieurs lieux très touristiques comme le parc des calanques de Marseille ou l’île de Porquerolles ont déjà instauré une jauge de visiteurs pour tenter de mieux réguler les flux. Un principe de quotas de visiteurs salué par la très grande majorité des internautes interrogés par 20 Minutes. « Très bonne nouvelle ces quotas, cela nous sensibilise sur les effets du tourisme de masse », estime Mathilde. « Il était grand temps qu’on fasse en France ce qui existe dans de nombreux pays touristiques », abonde Daniel, citant notamment l’exemple du Machu Picchu ou de certaines plages en Thaïlande. Autant de sites naturels qui ont pendant longtemps souffert de leur hyper-fréquentation. « On nous parle sans cesse de préservation de la biodiversité mais on laisse des millions de touristes piétiner des sites naturels et détruire la biodiversité partout sans rien réguler », souligne Sylvain. « Protégeons les lieux magnifiques quand nous le pouvons encore, écrit pour sa part Daniel. N’oublions pas que nous devons laisser à nos descendants un territoire tels que nos ascendants nous l’ont transmis. »



L’idée d’un « permis de capacité au tourisme »

Alors que le Gouvernement a dévoilé ce lundi un plan pour mieux gérer les flux touristiques, beaucoup d’internautes en profitent au passage pour tacler le comportement de certains touristes. « La nature doit être préservée et les promeneurs plus respectueux, indique Geneviève. Quand ils sauront rester sur les sentiers balisés et arrêteront de jeter leurs détritus n’importe où, les générations futures seront alors sensibilisées. » Certains comme Eugène évoquent même l’idée d’un « permis de capacité au tourisme » avec « un code de bonne conduite à respecter. » « Il faudrait décréter et faire appliquer une déontologie aux visiteurs qui trop souvent n’ont aucun respect pour le lieu où vivent des habitants à l’année. »

Touristes eux-mêmes, les internautes de 20 Minutes estiment aussi que la mise en place de ces quotas permettra de mieux profiter des endroits en question. « Ce n’est vraiment pas agréable d’effectuer ce type de visites en se croyant dans le métro aux heures de pointe », raconte Phylany. Si la mesure est encore rare, de nombreux endroits ultra-touristiques pourraient à l’avenir être tentés par ce système de jauges. Patrice suggère ainsi d’en faire de même sur les falaises d’Etretat « où c’est infernal le week-end. » Idem à Gruissan, station balnéaire située dans l’Aude où habite Pierre. « Il y a trop de monde et trop de bruit, ça devient invivable, dénonce-t-il. On n’entend même plus la mer et on respire les émanations de jet-ski. ».

Une entrave à « la liberté de circulation »

Certains internautes plus âgés comme Kemet regrettent quant à eux « la liberté d’autrefois. » Mais ils comprennent aussi que l’époque a changé. « Il faut savoir s’adapter aux réalités du monde actuel si nous voulons protéger les sites pour les laisser aux générations futures, écrit ce retraité. Les jauges, c’est donc malheureusement indispensable. »


notre dossier sur le tourisme de masse

De très rares internautes dénoncent toutefois cette mesure comme Didier. « Rien de plus frustrant lorsqu’on a fait 1.000 ou 1.500 kilomètres pour se rendre sur un site de s’en voir refuser l’accès parce qu’un quota a été atteint », écrit-il, suggérant plutôt « d’augmenter les prix des billets d’entrée. » Un effet pervers que dénonce ce lecteur anonyme. « Il y aura un tri par l’argent qui se fera encore sur le dos des moins aisés », écrit-il. Un autre internaute estime enfin que l’instauration de quotas « va à l’encontre d’une de nos libertés fondamentales : la liberté de circulation. »