Le Parlement approuve un projet autoroutier en Haute-Savoie
Infrastructure•Les députés écologistes et LFI ont vivement réagi, fustigeant les « ravages » que ce projet pourrait engendrer sur les « espèces protégées » et les « zones humides »20 Minutes avec AFP
Pour « désenclaver » la Haute-Savoie, le Parlement a approuvé mercredi le projet de tronçon autoroutier entre Machilly et Thonon-les-Bains, sous les protestations des députés écologistes et LFI, qui fustigent des « ravages » pour des « espèces protégées » et des « zones humides ».
Dans le sillage du Sénat, l’Assemblée nationale a validé par 149 voix contre 50 une proposition de loi technique qui vise à « corriger une erreur procédurale rare » dans le plan local d’urbanisme intercommunal, a indiqué le ministre des Transports Clément Beaune.
Ce vote permet d’accélérer la réalisation de ce tronçon autoroutier de 16,5 kilomètres en débat depuis de nombreuses années.
« Une infrastructure indispensable et urgente »
Le texte a donné l’occasion aux parlementaires de se prononcer pour ou contre cette 2x2 voies en concession autoroutière, dite parfois « A 412 » ou « autoroute du Chablais », du nom de cette région historique bordée par le Lac Léman et les montagnes.
Le tronçon prévu comprend un péage « de l’ordre de 1,60 euro à 2 euros pour les voitures individuelles et de l’ordre de 7 euros pour les poids lourds », précise le rapport parlementaire associé au texte.
Dans le camp présidentiel, la députée de Haute-Savoie Anne-Cécile Violland (Horizons) a loué une « infrastructure indispensable et urgente » de « désenclavement », « longtemps attendue par les habitants ». « Pour qui est venu dans le Chablais, l’avis est unanime, c’est beau mais c’est loin ».
Un « projet criminel » pour le climat
Ce projet est « soutenu de longue date par la quasi-totalité des collectivités impliquées », a abondé la LR Virginie Duby-Muller, élue de Haute-Savoie elle aussi.
Le ministre Clément Beaune a souligné que le « projet a évidemment l’obligation d’être exemplaire sur le plan environnemental ». « 87 % des mobilités dans notre pays se font en voiture au quotidien » (…) « Nous ne pouvons pas réduire à néant l’ensemble des projets » routiers, a-t-il argumenté.
L’écologiste Julie Laernoes (Loire-Atlantique) a défendu en vain une motion de rejet du texte. Elle a fustigé un projet « criminel » pour le climat, « d’un autre temps », avec des « ravages » pour des « zones humides » et des « espèces protégées » comme le « sonneur à ventre jaune », un petit amphibien. Plutôt qu’une autoroute, elle a plaidé comme LFI pour un investissement ferroviaire supplémentaire dans le Léman Express. L’Insoumis Jean-François Coulomme (Savoie) entend « interpeller le Conseil constitutionnel » pour contester le texte. Les communistes se sont abstenus.