Près de 30 % des conducteurs ont déjà regardé une série à scooter

Perte de contrôle, vidéos au volant… L’inquiétante addiction des jeunes aux écrans

dépendanceSelon une étude de l’Ipsos/Macif 2023, 70 % des jeunes déclarent avoir perdu le contrôle au moins une fois en un an à cause des écrans
Cécile De Sèze

C.d.S

Les jeunes et l’addiction reste un sujet de société préoccupant. Un baromètre Ipsos/Macif 2023 qui s’intéresse à la consommation des substances mais aussi des écrans, révèle des chiffres inquiétants. Ainsi, deux jeunes (de 16 à 30 ans) sur trois, soit 65 %, « ont déjà téléphoné, participé à des réunions téléphoniques pour le travail, envoyé ou lu des SMS ou mails, regardé des films ou séries, joué à des jeux ou consulté les réseaux sociaux en se déplaçant en voiture, en moto, en scooter ou à vélo. »

Plus troublant encore : « 30 % des utilisateurs de scooters avouent avoir déjà regardé une série sur leur téléphone en roulant. » Ce n’est donc plus seulement la consommation d’alcool ou autre substances qui devient dangereux sur la route, mais celle des écrans. Un utilisateur d’écrans sur cinq déclare s’être mis en situation de danger sur la voie publique, selon cette étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 3.500 jeunes âgés de 16 à 30 ans du 29 mars au 10 avril 2023.

Une « perte de contrôle »

En plus de l’alcool, du tabac, de la drogue, les jeunes d’aujourd’hui doivent faire face à cette dépendance des écrans qui, pour certains, a déjà des répercussions sur leur quotidien. Si 45 % des utilisateurs d’écrans mettent en avant leur souhait de s’amuser, ou de déstresser (43 %), et de se sentir bien (28 %), 70 % des jeunes déclarent avoir perdu le contrôle au moins une fois au cours des 12 derniers mois à cause de leur consommation d’écrans. Et plus de la moitié des jeunes déclarent l’avoir perdu au moins dix fois.

Cette perte de contrôle se traduit par une perte de la notion du temps (61 %) et des difficultés à trouver le sommeil (47 %). « Par ailleurs, près d’un tiers d’entre eux déclarent que ces pertes de contrôle les ont amenés à ne plus répondre aux sollicitations de leur entourage (32 %) ou à développer des problèmes de vue (28 %) », note encore l’étude.

Cette étude, la troisième réalisée sur ce sujet, met en avant des comportements qui se stabilisent mais qui ne sont pas moins inquiétants.