Destruction des menhirs à Carnac : La préfecture confirme la légalité du permis de construire
patrimoine•La construction d’un magasin Mr.Bricolage a nécessité la destruction de plusieurs pierres suscitant de nombreuses critiquesC. A.
L'essentiel
- Le maire de Carnac Olivier Lepick est la cible de vives critiques depuis la médiatisation de la construction d’un magasin de bricolage sur un site qui abritait des menhirs.
- La Drac a défendu le projet, estimant que les pierres n’avaient pas d’intérêt majeur.
- La préfecture du Morbihan rappelle que le permis de construire a bénéficié de toutes les autorisations administratives.
Après les dégradations commises sur l’église de Carnac dans la nuit de samedi 10 au dimanche 11 juin, le maire de la commune a dénoncé les attaques et menaces dont lui et sa famille faisaient l’objet. Insulté et cible de menaces de mort, Olivier Lepick a fait savoir qu’il faisait l’objet d’une protection de la part de la gendarmerie. Accusé d’avoir contribué à la destruction de 39 menhirs pour faire place à un magasin Mr.Bricolage, le maire s’est défendu, expliquant que toutes les démarches avaient été réalisées dans les règles. Une information confirmée par la préfecture du Morbihan, qui a volé au secours du maire. Dans un communiqué, le préfet Pascale Bolot « condamne ces agissements ainsi que les comportements inacceptables dont l’élu et sa famille sont victimes ». Le préfet en profite pour rappeler « le caractère légal du permis de construire ».
Cette affirmation se base sur l’étude des documents administratifs réalisée par les services de l’État pour autoriser la construction du magasin de bricolage. La direction régionale des affaires culturelles (Drac) avait évoqué « le caractère non majeur des pierres découvertes » lors d’un diagnostic réalisé en 2015. Un avis partagé par l’architecte des Bâtiments de France et de la commission d’aménagement commercial qui avait permis de valider le permis de construire. Conforme au plan local d’urbanisme (PLU), le permis avait été accordé en 2022, autorisant la construction du Mr.Bricolage.
« On ne le saura jamais »
Ce n’est que la semaine dernière qu’un archéologue amateur a livré un billet dénonçant la destruction de ces pierres, cachées dans la végétation et qui constituaient un muret plutôt qu’un alignement. Sur place, les riverains avaient globalement exprimé leur soutien au maire, estimant que la ville de Carnac regorge déjà de pierres. « C’est ridicule comme découverte, j’en ai aussi des pierres dans mon jardin », rappelait un retraité croisé sur place. Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, n’était pas du même avis. Ce dernier regrette « la destruction d’un site qui recelait peut-être des trésors ». « Mais on ne le saura jamais vu que les fouilles n’ont jamais eu lieu et c’est bien regrettable. »