Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée ce mercredi a mis au jour plusieurs inégalités entre les ouvriers et les cadres en matière de retraite. Le rapport relayé par Les Échos montre que les premiers sont en moyenne moins biens lotis quant au montant de la pension mensuelle perçue, l’espérance de vie ou encore la durée de la période de retraite.

Des retraites et des vies plus courtes

Ce dernier constat est d’autant plus marquant que les ouvriers arrêtent de travailler en moyenne deux ans plus tôt que les cadres. Les chercheurs se sont penchés sur les données de l’année 2018. Ils ont observé qu’à cette période, à l’âge de 35 ans, les hommes cadres pouvaient espérer vivre encore 27,4 années d’emploi et 21,1 ans de retraite. Pour les hommes ouvriers, les durées sont en revanche inférieures : 20,2 ans en emploi et 19,1 ans à la retraite.

Les auteurs de l’étude concluent donc que même s’ils partent à la retraite deux ans plus tôt, les ouvriers en bénéficient deux années de moins. De plus, le montant de leur pension de retraite est pénalisé par les périodes d’inactivité et de chômage prolongé plus longues et plus fréquentes que pour les cadres.

L’étude de l’Ined confirme également que l’espérance de vie des hommes ouvriers n’est pas la même que celle des autres catégories socioprofessionnelles. Ainsi, à 35 ans, ils vivront en moyenne encore pendant 44 ans, soit presque six ans de moins que les cadres (49 ans et sept mois). Ce décalage est également présent, mais réduit, en ce qui concerne leurs homologues féminines. L’écart entre le reste à vivre à 35 ans des ouvrières et des femmes cadres atteint ainsi 3 ans et 5 mois.