GRÈVELe piquet de grève chez Vertbaudet de nouveau évacué par la police

Nord : Le piquet de grève chez Vertbaudet de nouveau évacué par la police

GRÈVELundi, le piquet de grève, tenu depuis deux mois par 80 salariés de Vertbaudet, près de Lille, a été démantelé par les forces de l’ordre. Deux syndicalistes de la CGT ont été interpellés
Mikaël Libert

Mikaël Libert

«Revendiquer une augmentation de salaire quand on est au SMIC et qu’on doit nourrir des enfants, est-ce donc si dangereux ? », s’interrogeait, lundi, l’union départementale CGT du Nord, quelques heures après que le piquet de grève installé devant les entrepôts de Vertbaudet, près de Lille, a été démantelé. Une évacuation que la préfecture du Nord a justifiée par l’exécution d’une décision de justice.

Cela fait désormais deux mois qu’environ 80 salariés de Vertbaudet sont en grève devant leur lieu de travail, un entrepôt de la marque situé à Marquette-lez-Lille. Soutenus par la CGT, ces employés réclament une revalorisation de leurs salaires à hauteur de 150 euros nets par mois après avoir refusé l’accord sorti des négociations annuelles obligatoires (NAO), signé par FO et la CFTC. « La durée de cette grève en soi est un révélateur de la légitimité de cette lutte », insiste la CGT, assurant par ailleurs que la direction de l’entreprise refusait de négocier.

Deux syndicalistes interpellés

Un refus assorti d’une demande du concours de la force publique pour « mettre à exécution l’ordonnance rendue le 21 mars 2023 par le tribunal judiciaire de Lille, pour procéder à l’expulsion de tout occupant illicite de son site ». L’intervention de la police pour déloger les grévistes s’est donc déroulée lundi midi. « Les forces armées du Préfet sont de nouveau intervenues, ont fait usage de violences, y compris envers nos délégués alors en délégation sur le site de l’entreprise », a dénoncé la CGT, ajoutant que deux syndicalistes avaient été interpellés et placés en garde à vue.

De son côté, la préfecture explique que « de nombreux et graves troubles à l’ordre public ont été constatés ces derniers jours ». Le représentant de l’Etat liste : incendie volontaire d’un poste électrique, tirs d’artifice et de mortiers à proximité d’une entreprise définie comme installation classée pour la protection de l’environnement, entrave régulière à la circulation. En réponse, la CGT pointe du doigt un « régime attentatoire au droit de grève » et en appelle au soutien des syndicats, élus, association et citoyens.