POLEMIQUEUn atelier animé par des drag-queens perturbé par l’ultradroite en Bretagne

Bretagne : Un atelier de lecture pour enfants animé par des drag-queens perturbé par des militants d’extrême droite

POLEMIQUELa scène s’est déroulée samedi après-midi dans la commune de Saint-Senoux
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Des militants d’extrême droite ont perturbé samedi en Ille-et-Vilaine un atelier de lecture pour enfants animé par des artistes drag-queens.
  • L’action a été revendiquée sur les réseaux sociaux par le groupuscule L’Oriflamme Rennes.
  • La municipalité bretonne a réagi en dénonçant les « actions intimidantes et violentes » de l’ultradroite et en défendant l’intérêt de son atelier qui avait pour thème l’égalité des genres.

«Nous ne laisserons pas l’extrême droite imposer sa censure, ni terroriser la population à travers des actions intimidantes et violentes. » Dans un communiqué publié ce mardi sur son site, la municipalité de Saint-Senoux, située au sud de Rennes, a fermement condamné les « agissements » survenus au cours du week-end dans la commune. Samedi après-midi, alors qu’un atelier de lecture pour des enfants de 3 à 6 ans animé par trois artistes drag-queens se tenait, une vingtaine de militants d’extrême droite masqués ont manifesté bruyamment devant la médiathèque. Après avoir allumé un fumigène et déployé une banderole sur laquelle était inscrit « A nos enfants, inculquez nos racines, n’imposez pas les drag-queens », les individus ont rapidement quitté les lieux avant l’arrivée des gendarmes.

Sur son compte Twitter, le groupuscule rennais L’Oriflamme, héritier de L’Action française, a revendiqué l’action. Ses militants dénoncent notamment « un moment de propagande orchestré par le lobby LGBT afin de modeler les consciences des jeunes générations encore dépourvues de tout esprit critique », pointant du doigt une commune qui « encourage la décadence. »

Un atelier qui avait pour thème l’égalité des genres

Le conseil municipal de Saint-Senoux a réagi en défendant l’intérêt de cet atelier de lecture, qui avait pour thème l’égalité des genres et qui visait à « la déconstruction des stéréotypes et portait sur l’acceptation de soi et des autres. » « Nous ne céderons en rien à la peur, et continuerons à œuvrer pour le bien commun de toutes et tous et pour la liberté d’être soi-même et de l’exprimer », poursuit la municipalité bretonne.



Députée LFI de la circonscription, Mathilde Hignet a également réagi sur les réseaux sociaux. « J’ai récemment alerté le sous-préfet de Redon au sujet des actions menées par ces groupuscules qui sévissent dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, écrit-elle. Face à ces discours de haine, il faut dissoudre les groupes qui en sont les auteurs et les poursuivre en justice, poursuit la députée. Ne laissons pas l’extrême droite agir en toute impunité. »