Montpellier : Soixante chaises vides pour autant de drames de la route
Violence routière•L’image est symbolique et saisissante. Chaque couvert représente un mort sur la route dans l’Hérault en 2022, qui ne rejoindra pas ses prochesJérôme Diesnis
L'essentiel
- L’association Collectif justice victimes de la route a symboliquement levé une table avec 60 couverts, en hommage à chacune des personnes mortes sur la route dans l’Hérault en 2022.
- Elle demande que le 16 mai devienne la journée nationale en hommage des victimes de la route et la création d’une infraction d’homicide routier « dès la première circonstance aggravante ».
- Une marche est prévue le 3 juin à Paris contre « la banalisation des drames routiers et le message d’impunité rendu par la justice ».
Une table de banquet, 60 couverts, des prénoms et des âges : Erwann, 19 ans ; Romy, 14 ans, etc. mais aucun d’entre eux ne viendra s’asseoir. Comme elle le fait depuis plusieurs années, l’association Collectif justice victimes de la route a marqué symboliquement, samedi, à Montpellier, le vide laissé par les victimes de la route. Soixante couverts, pour les soixante personnes décédées sur les routes dans l’Hérault en 2022. Une image forte, reprise localement dans d’autres villes de France, le plus souvent par des familles de victimes de violences routières. A Tours, Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, Arpajon-sur-Cère dans le Cantal, Pertuis dans le Vaucluse, ou encore, pour la première fois, à Bordeaux.
« On aimerait que le 16 mai devienne la journée nationale en hommage des victimes de la route, de la même façon qu’il existe une journée des victimes des attentats. Malheureusement, il semblerait qu’il y ait une hiérarchisation des victimes », regrette Catherine Bourgoin la présidente de l’association dont le siège social se trouve à Puimisson, près de Béziers, dans l’Hérault.
« Nous demandons la création d’une infraction d’homicide routier »
Lors des élections présidentielles, l’association avait interpellé les candidats. Parmi ses propositions, outre cette journée nationale, le recours à un fort travail de sensibilisation, ou encore la création d’une infraction d’homicide routier « dès la première circonstance aggravante ». L’association a également contacté les tribunaux afin d’obtenir des horaires spécifiques lors des procès, « ceci afin que les parents de victimes n’attendent pas des heures dans les couloirs à côté de ceux qui sont responsables des décès ou des graves blessures de leurs proches », reprend Catherine Bourgoin.
Le 3 juin, une marche est prévue à Paris contre « la banalisation des drames routiers et le message d’impunité rendu par la justice ».