Bretagne : L’affaire de la crêperie qui sent trop la crêpe devant la justice
VOISINAGE•Se plaignant de nuisances olfactives et sonores, le voisin des restaurateurs a réclamé ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc une expertise judiciaireJ.G.
C’est un imbroglio typiquement breton. Depuis 2019, un conflit oppose les gérants de la crêperie du Pêcheur à Erquy (Côtes-d’Armor) et leur voisin qui ne supporte ni le bruit ni les odeurs du restaurant installé à côté de chez lui. « Nous l’avons rencontré, il nous a d’abord dit qu’il était incommodé par les odeurs de crêpes et par le bruit des assiettes qui s’entrechoquent », racontait en janvier à 20 Minutes Axel Polge.
Avec sa femme, le restaurateur a bien tenté d’arranger la situation en réalisant des travaux, installant notamment une nouvelle hotte pour extraire les fumées. Mais pas de quoi calmer le voisin, qui se dit toujours gêné par les nuisances. Très médiatisée en début d’année quand les propriétaires du restaurant ont lancé une pétition en ligne pour alerter sur leur situation, la querelle de voisinage était examinée ce jeudi par un juge des référés du tribunal judiciaire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
La décision rendue le 11 mai
Le voisin importuné, qui a saisi la justice, réclame qu’une expertise judiciaire soit ordonnée afin de faire constater l’existence, ou non, des nuisances. « Mes clients ne demandent pas une condamnation. Ils veulent juste faire respecter leurs droits », assure l’avocat des voisins, Me Christophe Sanson. Selon lui, la demande d’expertise judiciaire vise « à savoir si la crêperie en question fonctionne conformément au code de la Santé publique », selon ses propos rapportés par France 3 Bretagne. « Elle va aussi servir à faire un mesurage objectif », a-t-il poursuivi lors de l’audience.
« On s'oppose à cette mesure d'expertise, à notre sens cette affaire est prescrite, dans la mesure où les premiers troubles se sont manifestés en 2013 et qu'en matière de trouble anormal de voisinage on a cinq ans pour agir », a estimé Maître Corouge-Le Bihan, avocate des restaurateurs. Elle a en outre expliqué que le couple avait « fait énormément de travaux » pour réduire les nuisances et a aussi présenté huit attestations, favorables à la crêperie, de voisins. Mise en délibéré, la décision sera rendue le 11 mai par le juge des référés.