Les anticorrida ne lâchent pas, à Pérols (Hérault). Depuis que cette commune de la métropole de Montpellier a annoncé l’organisation d’une novillada, cet été, dans ses arènes, alors qu’aucun taureau n’y avait été mis à mort depuis de longues années, les associations de défense des animaux s’organisent pour dénoncer cette décision.

Mardi, alors que le conseil municipal de Pérols entérinera l’organisation de cette corrida, des opposants, notamment des membres du Crac (Comité radicalement anticorrida) Europe et Alliance Ethique, manifesteront leur désapprobation, sur le parking des arènes. Une pétition, mise en ligne sur Mesopinions.com, a déjà réuni près de 49.000 signataires. Si elle atteint les 50.000, elle deviendra l’une des plus plébiscitées sur cette plate-forme.

Une histoire d’interprétation

Les associations entendent aussi attaquer le retour des corridas à Pérols sur le plan judiciaire. En France, en effet, les sévices envers les animaux sont interdits, sauf pour les « courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Pour les anticorrida, la tradition s’est perdue à Pérols. Seule subsiste une tradition de courses camarguaises, où les taureaux ne sont pas tués.

Mais les défenseurs de la tauromachie font une autre interprétation de la loi : la tradition ne doit pas être vue sous le prisme de la commune, mais d’un territoire plus large. Par ailleurs, indiquait le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico (Nouveau Centre) à 20 Minutes le 18 février, « les membres du club taurin vont voir des corridas à Arles, à Nîmes, en Espagne. J’en vois moi aussi régulièrement. Et souvent, j’y croise des Péroliens ». Il y a une véritable « aficion » (passion) pour la corrida, dans sa ville, selon l’élu. Et pour les aficionados, cela suffit pour justifier d’une « tradition ininterrompue ».