recapDe nombreux heurts en marge du 10e round contre la réforme des retraites

Grève du 28 mars : Jets de pavés, vitrines brisées… De nombreux heurts en marge des manifestations dans plusieurs villes

recapLa dixième journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites a été marquée par des scènes de violences en marge des défilés ce mardi
Avec les rédactions locales

Avec les rédactions locales

L'essentiel

  • Des heurts entre forces de l’ordre et des groupes de plusieurs dizaines de personnes se sont produits ce mardi à Lille, Toulouse, Lyon ou Bordeaux souvent en tête des cortèges contre la réforme des retraites, ont constaté les journalistes de 20 Minutes sur place.
  • A Nantes, les premiers heurts entre casseurs et forces de l’ordre sont intervenus en deuxième partie de défilé après des jets de projectiles. Le commissariat du centre-ville a été l’objet de dégradations, tandis qu’un incendie a été déclenché à l’entrée d’une agence bancaire voisine, obligeant les pompiers à sortir les lances à eau sous les yeux des manifestants.
  • Si le dixième round contre la réforme des retraites a rassemblé nettement moins de monde que lors de la journée du 23 mars, les débordements se sont eux intensifiés autour des cortèges. 20 Minutes fait le point.

De nos journalistes sur place à Nantes, Rennes, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux

Les manifestations s’enchaînent et la tension semble monter inexorablement. Ce mardi, la dixième journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni « plus de deux millions » de manifestants en France, selon la CGT et 740.000 selon le ministère de l’Intérieur. Une participation globalement en repli, au contraire des débordements qui, eux, se sont intensifiés autour des cortèges. Les dégâts sont importants dans plusieurs villes, alors que quelque 201 personnes ont été interpellées et 175 policiers et gendarmes ont été blessés, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans un bilan communiqué à 23h30, mardi soir. Le point avec nos journalistes sur place.

A Nantes, incendies et tags hostiles

A Nantes, les premiers heurts entre casseurs et forces de l’ordre sont intervenus en deuxième partie de défilé après des jets de projectiles quartier Feydeau. Le commissariat du centre-ville a été l’objet de dégradations, tandis qu’un incendie a été déclenché à l’entrée d’une agence bancaire voisine, obligeant les pompiers à sortir les lances à eau sous les yeux des manifestants. Quelques minutes plus tard, une voiture a été mise à feu sur une barricade constituée d’éléments de chantier. Comme jeudi dernier, le tribunal administratif de Nantes a également été pris pour cible avec, cette fois, des poubelles incendiées devant le porche. Du mobilier urbain a aussi été brisé, tandis que des tags hostiles à la police et au gouvernement ont été peints, notamment sur le mémorial à l’abolition de l’esclavage. Les affrontements se sont poursuivis une partie de l’après-midi.


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Au moins cinq manifestants ont été blessés à Nantes et la préfecture a annoncé 49 interpellations, dans la soirée. La maire de la ville Johanna Rolland a déploré un « vandalisme inacceptable ».

A Rennes, des vitrines fracassées

Pendant une bonne heure et demie, le cortège a défilé dans le calme à Rennes. Le climat s’est largement dégradé quand une partie des 25.000 manifestants ont poursuivi leur chemin lors d’un rassemblement sauvage. De la gare aux rues du centre ancien en passant par la place de la République, quelques centaines de personnes ont fait face aux forces de l’ordre. Pour mettre fin aux dégradations de commerces, d’abribus et de mobilier urbains, les policiers ont usé de très nombreuses cartouches de gaz lacrymogènes. Les vitrines d’enseignes comme Zara, les Galeries Lafayette, l’assureur MMA ou encore une agence immobilière indépendante ont été fracassées par des individus radicaux masqués, au nombre de 350, selon les autorités. Les forces de l’ordre ont procédé à dix interpellations. Quinze policiers ont été blessés, selon la préfecture.


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A Toulouse, un usage important du gaz lacrymogène

A Toulouse, le cortège a été coupé en deux rapidement par un cordon de gendarmes mobiles. Les canons à eau ont été utilisés pour disperser les frondeurs qui avaient pris la tête du cortège quasiment dès le début de la manifestation. Le cortège a avancé lentement au rythme « d’un usage important de gaz lacrymogènes », a fait savoir notre journaliste sur place Béatrice Colin. Des débordements sont ensuite intervenus sur les boulevards, avec des feux de poubelles et de la casse au niveau du mobilier urbain. Avant une nouvelle dispersion avec du gaz lacrymogène du côté de Jean-Jaurès. Quinze personnes ont été interpellées.


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A Lyon, des dégradations et des jets de projectiles

En début de manifestation, les services de l’Etat ont d’emblée annoncé cinq interpellations. Des dégradations ont été commises sur du mobilier urbain, des commerces et surtout des banques, selon notre journaliste sur place Elise Martin.


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Comme à Toulouse, il s’agit d’actes engendrés par un millier d’individus, postés en amont du cortège. Elise Martin a constaté un usage régulier « de gaz lacrymos et quelques affrontements avec la police (jets de projectiles) jusqu’au pont de la Guillotère ». Une fois le pont passé, la tension est montée d’un cran - comme lors des précédentes manifs à cet endroit-là. De nombreux projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre (pavés, cailloux, bouteilles en verre, etc.). Les CRS ont répondu en utilisant à plusieurs reprises le lanceur d’eau et du gaz lacrymo.

Un groupe de manifestants est descendu sur la route sous le pont, bloquant la circulation. Il a cependant été vite dispersé à coups de cartouches de gaz lacrymogènes. Selon notre journaliste, le calme est revenu vers 17 heures, alors que le cortège avait rejoint la place Bellecour, près de quatre heures après le lancement de la manifestation.

A Lille, des heurts une heure après le départ du cortège

C’est vers 16 heures, soit une heure et demie seulement après le départ du cortège, que les premiers heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants ont eu lieu. Certes, il y avait des policiers en nombre, devant, derrière et sur les côtés de la manifestation, mais la provocation est bel et bien venue de l’intérieur du cortège. Pétards, œufs, pierres ont soudain plu sur un groupe d’hommes de la BAC, lesquels n’ont pas répliqué immédiatement. Les lacrymogènes n’ont commencé à embaumer l’atmosphère que lorsque des manifestants ont tenté d’ériger un barrage de barrières sur le parcours. Plusieurs charges de policiers ont eu lieu, l’une d’elles se terminant par l’interpellation d’un homme, rue Nationale.


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Dans la foulée, les vitres d’un abribus ont volé en éclats, brisées par un individu masqué, armé d’un poteau de mobilier urbain. Une quarantaine de minutes après les premiers heurts, tout s’est soudain calmé sans raison apparente, mais les slogans contre la réforme ont été remplacés par des invectives antipolice. Alors que le cortège arrivait place de la République, son terminus, la pluie a calmé les ardeurs. Certes, on a encore vu quelques bouteilles voler, mais on sentait que le cœur n’y était plus. A 17h30, la préfecture n’avait pas encore donné son chiffre de la mobilisation. Les manifestants, eux, se voyaient encore au moins 25.000.

A Bordeaux, des pavés et des poubelles brûlées

A Bordeaux, la fin de la manifestation était prévue à 15h30 mais rapidement plusieurs dizaines de manifestants se sont dirigées vers les quais, à hauteur du cours Alsace-Lorraine, afin de faire face aux forces de l’ordre. L’ambiance s’est rapidement tendue, avec au programme jets de pavés, tirs de lacrymos et poubelles brûlées rue de la Monnaie.


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Les heurts se sont poursuivis en soirée et d’autres feux ont été allumés place de la Victoire. Sur le parvis du campus, les étudiants se sont rassemblés alors qu’un feu de poubelle condamnait l’accès à la rue de Candale. Plus tôt, vers 16h20, des affrontements ont lieu et des manifestants se sont réfugiés dans l’enceinte du campus pour échapper aux gaz lacrymogènes envoyés par les forces de l’ordre. Des individus identifiés comme des Black Blocs par nos confrères de Sud Ouest ont répliqué en lançant des pavés et des bouteilles en verre.

La préfecture de la Gironde a annoncé l’interpellation de six personnes et quelques dégâts matériels, dont des destructions de mobiliers urbains, 19 feux de poubelle et deux véhicules endommagés. On dénombre également des blessés légers : une, du côté des manifestants, et six policiers.


A Strasbourg, le jeu du chat de la souris

Entre 6.500 et 15.000 manifestants se sont élancés de la place de la République comme prévu à 14 heures, soit moitié moins que le 23 mars. Si au départ l’ambiance était bon enfant en fin de parcours, plusieurs centaines de personnes, pour la plupart habillées en noir, ont pris un itinéraire différent du tracé prévu. Lors d’une déambulation sauvage, jouant au jeu du chat et la souris avec les forces de l’ordre, ces centaines de personnes ont déferlé dans les rues adjacentes du centre-ville. Leur accès était défendu par la police. Cette dernière a utilisé les gaz lacrymogènes à plusieurs reprises, notamment pour bloquer la progression en direction du consulat des Etats-Unis. Plusieurs abris bus ont été caillassés, des poubelles brûlées et des murs tagués.


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A Paris, les premiers heurts dès 16 heures

De premiers heurts entre forces de l’ordre et un groupe de plusieurs centaines de personnes se sont produits ce mardi vers 17 heures à Paris en tête de la manifestation contre la réforme des retraites. Certains membres de ce groupe ont pillé un commerce Leclerc et allumé un feu de poubelles. Les forces de l’ordre ont chargé pour « disloquer » « le bloc », permettre « l’intervention des pompiers » et « faciliter la progression du cortège », a indiqué la préfecture de police, qui a fait état de 22 interpellations.


notre dossier sur la réforme des retraites

D’autres incidents se sont produits place de la Nation lors de la dispersion de la manifestation vers 19 heures avec des jets de pavés et bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes en retour. A 20h30, le calme était revenu sur la place, où il ne restait plus que quelques dizaines de manifestants. En début de soirée, la préfecture de police a fait état de 55 interpellations. Au moins cinq personnes ont été prises en charge par les secours ou des « street medics » (secouristes volontaires).

D’autres incidents se sont produits place de la Nation lors de la dispersion de la manifestation vers 19 heures avec des jets de pavés et bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes en retour. A 20h30, le calme était revenu sur la place, où il ne restait plus que quelques dizaines de manifestants. En début de soirée, la préfecture de police a fait état de 55 interpellations. Au moins cinq personnes ont été prises en charge par les secours ou des « street medics » (secouristes volontaires).