Les femmes handicapées surreprésentées parmi les victimes de violences sexuelles
SENSIBILISATION•En détériorant la santé et la confiance en soi, les agressions sont susceptibles d’aggraver le handicap et le risque d’exclusion des victimes20 Minutes avec agences
Les femmes souffrant d’un handicap physique ou mental seraient plus fréquemment victimes de violences sexuelles. 9 % de l’ensemble des femmes ont déclaré avoir été victimes d’un viol. Or le chiffre monte à 16 % au sein de la population des femmes handicapées, indique une étude conduite par l’Ifop pour l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (LADAPT) en novembre 2022.
Les femmes interrogées atteintes d’un handicap psychique sont même 33 % à dire avoir subi un viol. En 2020, un rapport de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistique (Drees) a quant à lui montré qu’1,9 % des personnes handicapées avaient été victimes de violences sexuelles au cours des deux années précédentes, contre 0,8 % des personnes sans handicap. Les effets de ces violences sur la santé et la confiance en soi des victimes peuvent aggraver le handicap et le risque d’exclusion.
Plus touchées, moins bien dépistées et moins crues
Des associations pointent du doigt les chiffres officiels qu’elles jugent peu fiables, tant les violences sexuelles visant les personnes handicapées sont mal dépistées. En plus d’être plus fréquemment concernées, les femmes handicapées qui en sont victimes seraient moins facilement crues, dénoncent des organisations. Pour faciliter les dépôts de plaintes, ces dernières demandent une sensibilisation des forces de l’ordre.
Elles sont rejointes par Geneviève Darrieussecq, ministre chargée des Personnes handicapées, qui a appelé de ses vœux « une formation des policiers et gendarmes, dans l’Education nationale et dans le secteur médico-social pour détecter les signaux faibles, recueillir les témoignages, notamment des personnes non verbales ».