OutilUn simulateur ZFE à Toulouse pour s’y retrouver dans la « forêt des aides »

Toulouse : Un simulateur ZFE pour s’y retrouver dans la « forêt des aides » à l’achat d’un véhicule plus propre

OutilA Toulouse, où certains véhicules ne peuvent plus rouler, l’opposition a mis au point un simulateur en ligne pour savoir à quelles aides on peut prétendre pour l’achat d’une voiture propre ou d’un vélo électrique
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules Crit’Air 4, 5, ou non classés, ne peuvent théoriquement plus rouler dans Toulouse en raison de l’extension de la Zone à faibles émissions (ZFE).
  • Plusieurs aides à l’achat d’un véhicule plus propres existent, aux critères d’attribution différents.
  • Pour aider les habitants à s’y retrouver l’association Archipel Citoyen a créé un simulateur en ligne.

Ai-je les moyens d’acheter une Zoé ou un vélo-cargo électrique ? Et est-ce que je peux obtenir des aides financières ? La question turlupine tous les propriétaires de vieilles guimbardes de Toulouse et de ses environs depuis le 1er janvier 2023, date du bannissement – théorique – des véhicules Crit’Air 4, 5 ou non classés, les plus polluants, de la Ville rose. Primes mises en place par la métropole en même temps que la fameuse Zone à faibles émissions (ZFE), éco-chèque mobilité de la région, bonus ou prime d’Etat à la conversion, les coups de pouce ne manquent pas et sont cumulables. Mais pour en profiter, et passer à l’acte, il faut avoir le temps de calculer le « reste à charge ». Celui de débrouiller les critères d’éligibilité, parfois complexes et souvent différents.

C’est pour faciliter la tâche aux principaux concernés que l’association Archipel citoyen, émanation du mouvement politique du même nom, a mis en ligne un « simulateur ZFE ». « J’ai mis davantage de temps à m’y retrouver dans la forêt des aides que pour créer le code du simulateur », explique Raphaël André, l’ingénieur bénévole qui s’est consacré à ce casse-tête sur son « temps libre » et pense y avoir consacré l’équivalent de deux jours de programmation.


« Il faudrait un guichet unique »

Son agrégateur, mis en ligne le 22 février, est plutôt rapide à renseigner, du moment qu’on a déjà un véhicule en vue. « Mais je ne suis pas à l’abri d’avoir fait une erreur », prévient par avance Raphaël André qui s’est rapidement aperçu que le maquis des aides n’était pas le seul problème. « Je reçois de nombreux messages par exemple pour me demander ce qu’est un revenu fiscal de référence », confie-t-il. Les aides s’adressant en priorité à des foyers à faibles revenus, ils ne sont pas spécialement calés en formulaires fiscaux. « Ce qu’il faudrait, c’est un guichet unique, où les habitants pourraient être aidés et renseignés », estime le Toulousain. Il constate aussi qu’il n’existe aucune aide à Toulouse pour quelqu’un qui voudrait se débarrasser de sa voiture polluante et renoncer carrément à prendre le volant ensuite.



Car évidemment, dans cet outil en open source, il y a aussi en creux la critique d’un « manque d’anticipation » des instances officielles. « Il faudrait une campagne, un vrai conseil en mobilité pour expliquer les alternatives et par exemple ne pas laisser se répandre l’idée que le renouvellement d’une voiture individuelle passe par l’achat d’une nouvelle voiture individuelle », estime Maxime Le Texier élu d’opposition Archipel Citoyen. Un simulateur officiel est-il en germe ? Ou un guichet ZFE ? Contactée, la métropole n’a pas donné suite.

Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, a été chargé d’une mission par le gouvernement sur la mise en place des ZFE et appelle d’ores et déjà au doublement des aides d’Etat à la conversion. Mais en attendant une éventuelle évolution des ZFE, l’association Archipel Citoyen est prête à céder son simulateur à la métropole. Avec l’arrivée des beaux jours, elle compte aussi installer sur les places les trottoirs ses propres points d’information et distribuer des flyers « maison ».