Rennes : Un gymnase évacué « pour des raisons de sécurité et de salubrité »
Occupation•Une cinquantaine de personnes va être prise en charge par les services de l’EtatCamille Allain
L'essentiel
- Le gymnase de l’Ille, à Rennes, a été évacué mardi 28 février a annoncé la préfecture.
- La ville avait saisi le tribunal administratif afin de demander l’évacuation des lieux, en raison de la dégradation des conditions de sécurité et de salubrité.
- Le collectif d’associations qui encadrait l’occupation demande le relogement de l’ensemble des occupants alors que le froid s’est abattu sur Rennes.
EDIT: Suite à l’opération, la préfecture d’Ille-et-Vilaine annonce ce mardi soir que 87 personnes, 59 hommes et 18 femmes, ont été évacuées dans le calme. « 38 d’entre elles, dont la situation de vulnérabilité avait pu être attentivement étudiée par les services, ont été mises à l’abri », indiquent les autorités.
Le timing peut surprendre. Alors qu’un froid glacial s’est installé sur la région, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a décidé d’évacuer le gymnase de l’Ille, à Rennes, ce mardi matin. A Nantes, la municipalité vient d’annoncer l’ouverture d’un gymnase pour mettre à l’abri les personnes sans solution d’hébergement. L’administration se justifie en évoquant la décision du tribunal administratif de Rennes, qui a ordonné l’évacuation du gymnase du boulevard de Verdun le 20 février. La juridiction avait alors avancé « des raisons de sécurité et de salubrité ». Elle avait été saisie par la ville de Rennes, propriétaire de lieux, qui souhaitait mettre fin à l’occupation.
D’après les collectifs qui encadraient cette occupation, une cinquantaine de personnes survivaient dans le gymnase. Mais l’équipement sportif de l’école de l’Ille a accueilli jusqu’à 120 personnes dans des conditions indignes. La salle de sport était occupée depuis l’automne, suite à l’évacuation du campement des Hautes-Ourmes. « Le gymnase n’est pas un lieu d’hébergement digne et ne doit pas devenir pérenne. Nous, les militants, ne pouvons plus correctement gérer ce lieu qui ne devait être occupé que le temps que les différents pouvoirs publics prennent les dispositions nécessaires », déplorait l’Inter-organisation de soutien aux personnes exilées le mois dernier, évoquant son prochain désengagement des lieux face à la situation. D’après le collectif, le 115 n’a proposé de place « qu’à 29 % des appelants » en janvier.
D’après la préfecture, l’opération d’évacuation « s’accompagnera de la mise à l’abri par l’État d’une cinquantaine de personnes dont la situation de vulnérabilité a été attentivement étudiée par les services et par la ville ». Le collectif demande quant à lui « la réquisition des logements vides et la création d’un centre d’hébergement ouvert 24/24h ».