Pyrénées-Orientales : Quand l’ours fait son entrée au Panthéon
Unesco•Les fêtes de l’ours, qui se succèdent dans le Haut-Vallespir en février, figurent, depuis 2022, au patrimoine culturel immatériel de l’UnescoJérôme Diesnis
L'essentiel
- Les fêtes de l’ours s’achèvent ce week-end avec le troisième épisode de ce triptyque. Trois fêtes organisées dans la vallée du Haut-Vallespir, dans les Pyrénées-Orientales, qui viennent d’entrer au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
- « C’est une reconnaissance pour nos racines, nos traditions », évoque Didier Parayre, l’un des organisateurs depuis des années de la fête de Saint-Laurent-de-Cerdans.
- « On est dans un territoire un peu retiré, en perdition, et on n’a que ça qui nous fait vivre, nos traditions. On est fier d’être reconnu par l’Unesco », évoque le maire d’Arles-sur-Tech, David Planas.
C’est une fête séculaire dont la vivacité n’a jamais été aussi forte. Les fêtes de l’ours s’achèvent ce week-end avec le troisième épisode de ce triptyque. Trois fêtes organisées dans la vallée du Haut-Vallespir, dans les villages d’Arles-sur-Tech, Prats-de-Mollo et, ce week-end, à Saint-Laurent-de-Cerdans. Mais aussi en Andorre. Autant de fêtes dans les Pyrénées-Orientales qui remontent vraisemblablement au Moyen-Âge et dont le rituel, depuis, s’est transmis de génération en génération. « C’est essentiellement une affirmation identitaire : d’avoir participé à cette fête signe l’identité des jeunes et exprime en même temps la volonté de perpétuer une tradition par rapport aux aléas de la vie moderne », souligne Robert Bosch, organisateur de la fête d’Arles-sur-Tech de 1986 à 1991.
Ici, on ne chasse pas vraiment l’ours, on ne le montre pas, on le tue encore mois. Un habitant se grime en ours, d’autres deviennent les personnages de la légende et tous les habitants participent à leur manière (parfois à leur corps défendant) à cette fête qui mêle, aussi, danses et chants traditionnels. La légende veut qu’un ours ait enlevé une jeune fille il y a bien longtemps. « C’est le symbole de la fin de l’hiver, du retour de la fertilité, de la puissance et de la renaissance », glisse Didier Parayre, l’un des organisateurs depuis des années de la fête de Saint-Laurent-de-Cerdans. Et l’un de ceux qui ont permis à cette tradition d’entrer, en novembre, au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
« Une reconnaissance pour nos racines, nos traditions »
« Un travail de longue haleine préparé depuis plusieurs années », reprend Didier Parayre. « C’est une reconnaissance pour nos racines, nos traditions ». Un coup de projecteur aussi sur une région enclavée où les quelques entreprises, qu’il s’agisse de mines de fer ou d’usines de conception d’espadrilles, ont fermé il y a bien longtemps. « On est dans un territoire un peu retiré, en perdition, et on n’a que ça qui nous fait vivre, nos traditions. On en est fier et on est fier d’être reconnu par l’Unesco », évoque le maire d’Arles-sur-Tech, David Planas.
Les hôtels et les gîtes ont fait le plein cette année, peut-être un peu plus encore que les précédentes, grâce au coup de projecteur de l’Unesco. Ce dimanche soir, quand l’ours sera rasé et reprendra forme humaine, la Haut-Vallespir retrouvera alors sa quiétude.
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