Volant partagéLe covoiturage du quotidien peine à convaincre

Le covoiturage au quotidien reste minoritaire malgré les aides, selon un baromètre

Volant partagéLe covoiturage a tout de même battu un record en France au mois de janvier avec 783.721 trajets
20 Minutes avec AFP

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Il est plus écologique, mais peine à vraiment convaincre. Le covoiturage au quotidien a battu un record en France au mois de janvier avec 783.721 trajets (+17,6 % sur un an) mais reste très minoritaire, selon les chiffres de l’Observatoire national du covoiturage, analysés jeudi par l’opérateur Karos.

« Ce mode de déplacement via les applications spécialisées ne dépasse donc pas les 40.000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture (autosolisme) ou dans les transports en commun », a commenté Karos dans un communiqué. Un coup de pouce gouvernemental de 100 euros a été lancé au mois de janvier pour les automobilistes qui se mettent au covoiturage, sur les courts comme sur les longs trajets.

Pas « d’explosion » de cette pratique

L’accélération du mois de janvier est « encourageante » et « il convient de reconnaître que la prime du gouvernement participe à ce début de succès », poursuit Karos. « Il est néanmoins un peu tôt pour pouvoir parler d’une "explosion" de cette pratique ». En moyenne, 8,5 conducteurs sur 10 se déplacent seuls dans leur véhicule le matin à l’heure de pointe sur autoroute, selon un autre baromètre publié jeudi par Vinci. Le nombre d’automobilistes circulant seuls, mesuré par le concessionnaire à l’automne 2022, a même augmenté sur un an.

Du côté du covoiturage, l’Île-de-France arrive très largement en tête parmi les régions qui le pratiquent le plus, devant la Normandie, les Pays-de-la-Loire et l’Occitanie. « Les chiffres montrent une nette corrélation entre le nombre de covoiturages et le niveau de subventionnement » par les métropoles régionales, qui peut aller jusqu’à une prise en charge totale du trajet pour le passager, souligne Karos.

Tripler les trajets en covoiturage

En Ile-de-France, une partie des trajets en covoiturage s’expliquerait par l’impact des grèves des transports publics, qui provoque un report ponctuel des utilisateurs vers le covoiturage. La lutte contre « l’autosolisme », notamment via le covoiturage, est une piste importante pour limiter le trafic et donc la pollution atmosphérique.



L’objectif gouvernemental de 3 millions de trajets quotidiens à l’horizon 2027, contre 900.000 aujourd’hui - courts et longs trajets mélangés - permettrait d’éviter l’émission de jusqu’à 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, soit 1 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, selon le ministère de la Transition écologique.