Un marin breton porté disparu, son bateau retrouvé errant à la dérive dans le Pacifique
Recherches•La famille de Joël Lanilis est très inquiète depuis la disparition du navigateur à l’automne au large de TahitiC. A.
Une bouteille à la mer. C’est ainsi qu’Emilie a intitulé son message de détresse sur ses réseaux sociaux et sur un forum bien connu des gens de la mer. La jeune femme est la nièce de Joël Lanilis, dit « Félix », un marin originaire de l’île d’Ouessant (Finistère) porté disparu depuis plusieurs mois. L’homme est décrit comme « un navigateur chevronné » et a déjà bouclé plusieurs transats. En juin 2019, il avait quitté la Bretagne pour un grand tour du monde à la voile à bord du Késako, un voilier de 12 mètres. En octobre, il avait quitté Tahiti pour mettre le cap vers Nouméa. Depuis, sa famille est sans nouvelles du marin.
Cette disparition, la famille ne l’a apprise qu’en décembre après avoir fait part aux autorités de leurs inquiétudes. Quelques jours avant Noël, un message leur parvient, indiquant que le bateau a changé de cap de façon anormale. « Il dérive, au gré des vents », rapporte la nièce du navigateur dans son message. À la suite de l’appel du Maritime rescue coordination centre (MRCC) de Nouméa, un navire a pu localiser le voilier et s’en approcher alors qu’il dérive au large des îles Marshall, au beau milieu de l’océan pacifique. « Le bateau semble à l’abandon », témoigne la jeune femme. Impossible pour le cargo d’envisager de monter à bord en raison des conditions de mer.
« Il ne reviendra pas »
Depuis ce 21 décembre, les proches de Joël Lanilis se démènent pour contacter les autorités et tenter d’obtenir des réponses. Ils demandent qu’une équipe puisse monter à bord du voilier pour voir si Joël s’y trouve encore. La sœur du disparu, interrogée par Le Télégramme, craint que son frère ne soit passé par-dessus bord, comme leur père l’avait fait en 1968 alors qu’il naviguait sur un bateau de commerce. « Aujourd’hui, il ne reviendra pas, mais si l’un d’entre vous peut nous aider à faire bouger les choses, contactez-moi », lance la nièce du marin disparu, avant de conclure. « Aujourd’hui, on peut aller sur la lune, mais on ne peut pas aller sur un bateau en mer ».