«Quand on se lève le matin, on ne se demande pas forcément si on est français ou pas », explique l’historien Nicolas Offenstadt. Interrogé sur ce que représente le fait d’être Français, il souligne qu’il existe, selon lui, plusieurs façons de l’être : « l’identité nationale unique n’existe pas, elle est plurielle, construite par les individus, donc faite de diversité d’histoire, régionale, d’expériences de vie, d’engagement ».

Des droits et des devoirs

Il précise aussi qu’être Français comporte une portée juridique qui ne peut être négligée : « d’abord, être français, c’est un fait, c’est-à-dire que c’est une nationalité avec des droits et des devoirs ; donc indépendamment de ce que vous pensez, des discussions, des valeurs morales, de la manière dont vous chargez la notion de France et la notion de Français, vous l’êtes ou ne l’êtes pas par rapport au droit ».

« Aujourd’hui, une bonne conception de l’histoire dans l’espace public, c’est de se dire : "Oui, il y a beaucoup de récits qui n’ont pas tous la même temporalité", souligne Nicolas Offenstadt. Il y a des gens qui sont en France depuis très longtemps, qui ont été ancrés dans un village. Il y en a d’autres qui sont arrivés récemment et qui ont tout autant contribué à l’histoire du pays ! Donc accepter des récits pluriels, c’est fondamental pour créer, évidemment, un projet collectif ».